Six mois après le début de l'opération de rachat de la raffinerie italienne d'Augusta auprès d'Esso Italie (filiale du groupe américain Exxon), le groupe Sonatrach en est devenu propriétaire après le transfert de propriété signé hier samedi à Milan. Sonatrach a confirmé dans un communiqué que le transfert de propriété a été effectif après la clôture, hier samedi, de la transaction sur la raffinerie d'Augusta, en Sicile. La filiale raffinage italienne de Sonatrach, dénommée Sonatrach Raffineria Italiana Srl, est devenue propriétaire des actifs de la raffinerie d'Augusta à partir du samedi 1er décembre 2018. La clôture de cette transaction fait suite à un processus de transition de six mois qui a permis au groupe algérien des hydrocarbures de lever toutes les conditions suspensives, notamment celles liées aux accords 'anti-trust», ajoute le communiqué de Sonatrach. Au mois de juillet dernier, la Commission européenne avait tranché et donné son feu vert à ce rachat opéré par Sonatrach, et l'annonce en a été faite officiellement par la Commission européenne, qui a validé cette transaction et ouvert la voie à Sonatrach pour achever ainsi en cette fin d'année 2018 la transaction avec le transfert effectif des actifs de la raffinerie d'Augusta, vieille cependant de 70 ans, et qui a coûté moins d'un milliard de dollars au groupe algérien, selon son PDG. En outre, la même transaction ne pose pas de problèmes de concurrence déloyale, ni n'est en violation des règles commerciales en vigueur dans l'espace européen. Un communiqué de l'exécutif européen indique que la transaction a été examinée par la Commission avec la «procédure simplifiée d'examen des concentrations» qui, depuis janvier 2014, a été utilisée pour évaluer les fusions de sociétés qui ne poseraient vraisemblablement pas de problèmes de concurrence déloyale. En outre, et selon les termes de cet accord, le groupe pétrochimique algérien travaillera également 'en étroite collaboration avec Esso Italiana Srl et Exxon Mobil pour assurer la continuité effective de l'exploitation de la raffinerie d'Augusta pendant la période de transition ainsi qu'à son issue''. C'est en mai dernier que Sonatrach avait annoncé avoir racheté la raffinerie d'Augusta (Sicile) et ses terminaux à Augusta, Palerme et Naples, ainsi que leurs systèmes d'oléoducs associés. Le rachat de cette raffinerie par Sonatrach, qui a étonné puisque le groupe algérien est lancé dans la réalisation de plusieurs raffineries en Algérie, notamment à Hassi Messaoud et Tiaret, en plus de la rénovation-réhabilitation de celle de Sidi R'zine à Alger, devrait alléger le fardeau annuel des importations de produits pétroliers raffinés, dont le gasoil, avec une facture qui tourne autour de 2 à 3 milliards de dollars par an. D'autre part, 'la raffinerie d'Augusta permettra de couvrir les déficits algériens en essence et en gasoil sur toute la période du plan à moyen terme 2018-2022, et ce, même dans l'hypothèse d'un décalage de deux années dans la mise en service des nouveaux projets de reforming de naphta, du projet d'hydrocrackage de fuel à Skikda et de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud», avait précisé le groupe lors de l'annonce de la transaction, au mois de mai dernier. Dès lors, Sonatrach renforcera ses capacités de stockage de 10 millions de tonnes de traitement par an et d'une capacité de stockage équivalent à une autonomie supplémentaire de trois jours de consommation en gasoil, et de trois jours de consommation en essence. La raffinerie d'Augusta est la deuxième parmi les positions de Sonatrach en matière de capacités après la raffinerie de Skikda (16 millions de tonnes /an), et permettra au groupe de combler son déficit local en gasoil et en essence et de vendre sur les marchés internationaux les produits excédentaires. Les terminaux de carburants de Naples, Palerme et Augusta offrent une capacité de stockage supplémentaire de 565 kb (565.000 barils) de gasoil et 309 kb (309.000 barils) d'essence, soit des capacités de stockage supplémentaires de trois jours d'autonomie par rapport aux capacités existantes en Algérie de Naftal et de Sonatrach. Enfin, l'un des éléments importants du cahier des charges d'Exxonmobil exigeait la reprise de la production d'huile de base à travers un contrat d'offtake (accord d'enlèvement) de 10 ans. Cette condition permet non seulement d'avoir une source de revenus garantie pour les huiles de base, mais surtout d'avoir ExxonMobil comme partenaire de fait pendant au moins dix (10) ans, précise le groupe algérien.