D'Oran, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, a réitéré à la presse que la question de l'augmentation des salaires des imams n'est pas à l'ordre du jour tout en renouvelant son offre de dialogue avec le syndicat des imams. Le ministre a indiqué que les portes du dialogue sont ouvertes pour discuter des revendications des imams à l'exception du dossier salarial et qu'une première rencontre était prévue, lundi dernier, reportée par le syndicat. Contacté par le Quotidien d'Oran, Djelloul Hadjimi, le Secrétaire général du syndicat des imams a tenu à éclaircir ce dernier point, affirmant que certes un premier rendez-vous a été fixé pour le 3 décembre à Alger, mais le ministre était en déplacement à Oran, ce jour. «Le problème n'est pas en nous, il nous invite au dialogue tout en sachant qu'il ne sera pas présent», a-t-il expliqué, ajoutant que «si le ministre nous invite au dialogue, c'est avec lui que nous dialoguerons, pas avec l'administration». Notre interlocuteur réaffirme la volonté du syndicat au dialogue «sans conditions préalables», demandant à être convaincu par les arguments de la tutelle. Il a évoqué la place de l'imam dans la société algérienne, rappelant le discours circonstanciel du président de la République s'interrogeant sur la position du ministère. «Le président est avec nous et le ministre contre nous», indiquant que le syndicat attend une autre proposition de date de la part de sa tutelle. «Nous sommes prêts lorsque le ministre sera présent», nous déclare Djelloul Hadjimi. Rappelons que lors de sa visite à Tizi-Ouzou, la dernière semaine de novembre, Mohamed Aïssa avait opposé une fin de non-recevoir à la principale revendication des imams, l'augmentation des salaires, compte tenu, a-t-il expliqué, des restrictions financières, sans pour autant fermer les portes du dialogue. Il avait déjà expliqué ce refus par le statut de l'imam relevant du régime de la Fonction publique. Mohamed Aïssa assure que son département est prêt à ouvrir des discussions avec les imams, à condition d'évacuer la revendication salariale. «Nous ne pouvons pas ouvrir le dossier des statuts en raison de l'incidence financière qui pourrait découler de leur révision», soutient-il. Le secrétaire général du syndicat des imams avait alors souligné les contradictions, indiquant «ne pas comprendre ses déclarations lorsqu'il refuse les augmentations et nous appelle au dialogue». «Pourquoi nous rencontrer ?», s'interrogeait-il encore, expliquant que les imams attendent depuis 2015, date de la signature d'un PV avec le ministre, le statut régissant la profession qui doit inclure les augmentations. «Nous sommes presque 32 000 à officier dans toute l'Algérie, entre imams, enseignants coraniques et le salaire moyen d'un imam doctorant est de 40 000 DA en moyenne». Quant à l'invitation du ministre au dialogue, Hadjimi répond que «selon le principe, le syndicat n'est pas contre cette invitation mais que l'ordre du jour de ce dialogue doit être défini par les deux parties». Djelloul Hajdimi avait indiqué que leurs revendications ne se limitent pas simplement à la question salariale mais elles sont plus larges et plus globales, directement liées au cadre de travail de l'imam et aux moyens matériels mobilisés pour lui permettre de réussir sa mission dont le logement de fonction, un véhicule de service et plus de sécurité.