De Tizi-Ouzou, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aissa, a opposé, lundi dernier, une fin de non-recevoir à la principale revendication des imams, l'augmentation des salaires compte tenu, a-t-il expliqué, des restrictions financières, sans pour autant fermer les portes du dialogue. Il avait déjà expliqué ce refus par le statut de l'imam relevant du régime de la Fonction publique. Mohamed Aïssa assure que son département est prêt à ouvrir des discussions avec les imams, à condition d'évacuer la revendication salariale. «Nous ne pouvons pas ouvrir le dossier des statuts en raison de l'incidence financière qui pourrait découler de leur révision», soutient-il. Une attitude que ne comprend pas Djelloul Hadjimi, le secrétaire général du syndicat des imams, qui souligne les contradictions du ministre. Contacté par téléphone, il a expliqué au Quotidien d'Oran «ne pas comprendre ses déclarations lorsqu'il refuse les augmentations et nous appelle au dialogue». «Pourquoi nous rencontrer ?», s'interroge-t-il encore, expliquant que les imams attendent depuis 2015, date de la signature d'un PV avec le ministre, le statut régissant la profession qui doit inclure les augmentations. «Nous sommes presque 32.000 à officier dans toute l'Algérie, entre imams, enseignants coraniques et le salaire moyen d'un imam doctorant est de 40.000 DA en moyenne», précise-t-il. Quant à l'invitation du ministre au dialogue, Hadjimi répond que «selon le principe, le syndicat n'est pas contre cette invitation mais que l'ordre du jour de ce dialogue doit être défini par les deux parties». A propos d'un rendez-vous pris avec la tutelle, il affirme que pour le moment rien n'a été décidé, mais le moment venu il n'y aura pas de problème. Dans le cas contraire, le syndicat se réserve le droit de répondre, n'excluant pas l'escalade. Notre interlocuteur précisant que le plus important étant de débattre des revendications principales des imams, «le reste suivra». Rappelons que le SG du syndicat des imams avait vivement dénoncé l'attitude du ministre des Affaires religieuses qui avait catégoriquement rejeté la revendication d'augmentation de salaires. Djelloul Hajdimi avait indiqué que leurs revendications ne se limitent pas simplement à la question salariale mais elles sont plus larges et plus globales, directement liées au cadre du travail de l'imam et aux moyens matériels mobilisés pour lui permettre de réussir sa mission dont le logement de fonction, un véhicule de service et plus de sécurité. Il avait imputé l'entière responsabilité au ministère de tutelle en cas de recours à des actions de protestation, n'écartant pas la grève. Le SG s'est étonné par la réaction «ferme» et «intransigeante» de Mohamed Aïssa, qualifiant d'erreur «la fermeture des portes du dialogue» afin de trouver «ensemble» des solutions adéquates aux problèmes des imams.