Le calligraphe Khaled Khaldi de Saïda a mis l'accent à Tlemcen sur l'importance d'apprendre la calligraphie arabe aux jeunes et d'ouvrir des ateliers d'enseignement théoriques et pratiques dans les centres culturels et établissements scolaires, professionnels et universitaires, afin de valoriser et sauvegarder cet important héritage patrimonial qui tire ses origines de la civilisation islamique, et faire connaître davantage notre patrimoine culturel sous toutes ses formes. Animant une conférence intitulée «Le parcours de la calligraphie arabe» lors de la 2e rencontre-concours sur la calligraphie arabe organisée récemment par le Musée national de la calligraphie islamique à la maison de la culture Abdelkader-Alloula, le professeur Khaled a souligné que «nous assistons aujourd'hui à un repli de l'activité du calligraphe dont le rôle a considérablement diminué de nos jours, à cause notamment de l'imprimerie qui a supprimé le manuscrit, ou plus exactement la mise en écrit manuelle, tout en réduisant la concurrence entre calligraphes. Ceci a eu pour conséquence de scléroser la recherche formelle et la création. La calligraphie est, de tous les arts arabes, celui qui offre le plus d'originalité. Elle doit donc reconquérir sa position en tant qu'art plastique à part entière. La calligraphie doit être développée pour répondre à un besoin esthétique reposant sur le rôle de la lettre dans la culture arabe et sur sa présence, aussi bien spirituelle que philosophique, littéraire que sociale. La nouvelle génération doit apprendre à utiliser pleinement l'esthétique de cet art et à exploiter son énergie plastique pourtant indispensable». Dans la culture arabo-musulmane, la calligraphie est une des composantes les plus caractéristiques des arts de l'islam, a-t-il ajouté. Au fil des ans et des siècles, elle a connu un développement et un essor considérables. Mais, selon lui, si la calligraphie est cet art de bien former les caractères d'écriture, la distinction conceptuelle entre l'écriture et la calligraphie est indispensable pour faire la différence entre une écriture utilitaire dotée d'une fonction linguistique et sociale, et un art plastique doté d'une fonction esthétique. Le conférencier est revenu sur les origines de l'écriture arabe et son apparition en Algérie, l'intérêt accordé avant à la calligraphie aux écritures arabes dans les mosquées de la région et la calligraphie arabe en tant qu'œuvre d'art. Outre des ateliers vivants et expositions riches et variées dénotant par leur beauté, qualité, et l'originalité des œuvres présentées par de nombreux artistes, un concours national de la calligraphie a été organisé lors de ces journées entre 15 artistes issus de 14 wilayas. Samir Baadache (Oum Bouaghi), Mounir Ziadou (Sétif), Hachemi Bouziane (Alger), Ibrahim Benemri (Chlef), Boudraa Kada (Mascara), Tebabna Mohamed (Naama), Tebabna Hamada (Béchar), Khamismohamed Sedik (Ouargla), Fakir Djillali (Bayadh), Bounab Farid (Jijel), Mohsine Kechkach (Guelma), Belkacem Salhi (Tébessa), Tachma Rabia et Sayam Abdelmalek (Tlemcen).