Le secteur minier national doit être, selon Mourad Hanifi, directeur général des Mines, au ministère de l'Industrie et des Mines, «un vecteur de croissance des autres industries.» Il a indiqué, hier mardi, à la Radio nationale, que le ministère «travaille pour développer le secteur minier, qui doit être une source de création de richesses et d'emplois, dans les zones isolées notamment.» Le secteur minier doit, surtout, offrir des produits miniers de qualité pour, selon M. Hanifi, «les industries de transformation.» Faisant un bref bilan du secteur, il a indiqué qu' «il y a actuellement sur tout le territoire national 1.500 exploitations minières, qui exploitent 31 produits miniers et emploient 33.000 travailleurs», expliquant que «80% des entreprises sont algériennes et de statut privé». La production du secteur minier est destinée aux secteurs de la transformation et du BTP, et «les besoins de l'Economie nationale pour ces produits sont satisfaits», ajoute t-il, avant de souligner que le ciment, «après avoir connu des périodes difficiles, est actuellement exporté par le groupe Gica.» M. Hanifi ajoute qu'il y a également «le granulat dont la production est passée de 5 millions de m³, en 2000, à 70 millions de m³, en 2018. «il y a aussi l'argile pour les produits rouge, le gypse pour le plâtre, et pour ces produits, le secteur a réussi à subvenir aux besoins du marché, et donc il n'y a pas de tension sur ces produits.» Par contre, «il y a d'autres produits miniers que nous ne produisons pas assez», a-t-il reconnu, notamment «le phosphate avec une production de seulement 1,2 million de tonnes, ce qui est insuffisant.» «Le phosphate, a-t-il précisé, est commercialisé sans transformation», alors que la production de fer est de 1,2 million de tonnes dans le gisement de Boukhadra et est destinée au complexe sidérurgique d'El Hadjar, le zinc à Oued Amizour et l'or à Amessmassa, dans le Hoggar. «Maintenant, le défi est de développer les minerais dont le zinc, le plomb, l'or et le phosphate», affirme le directeur général des Mines, qui a annoncé un projet de transformation du phosphate pour la production d'engrais. «Le gisement est à Bir El Atter, à El Hadba. Pour son traitement, le minerai sera envoyé à Souk Ahras pour la production de l'acide phosphorique, qui sera à la base de la production d'engrais à Hadjret Essoud, à Skikda, avec un investissement global de l'Etat de 6 milliards de dollars et la création de 3.000 emplois directs.» Cet investissement «va nous permettre de traiter notre phosphate, localement, et de l'exporter», relève M. Hanifi. Pour les projets en cours d'études ou de lancement, il a cité «le gisement de zinc de Oued Amizour, qui a été retardé du fait que les études menées ont montré que les méthodes d'exploitation proposées, en 2010, avaient un impact sur la sécurité et l'environnement. Il y a une autre étude en cours, et au 1er semestre de cette année, ce projet entrera en fonction». Le domaine minier national est vaste, avec près de 4,2 millions de km², et « qui est peu exploré: la stratégie est de développer des programmes pour connaître l'infrastructure géologique de recherche et d'exploration », explique le représentant du ministère de l'Industrie, selon lequel « l'Agence des services géologiques de l'Algérie (ASGA) a un programme sur trois années. » « Pour l'exploitation minière, il y a un programme pour les différentes régions du pays avec une enveloppe de 10 milliards de DA, comme budget pour la découverte de gisements miniers nouveaux, avec la collaboration de l'ASAL pour la télédétection », a-t-il ajouté, avant de relever, par ailleurs, que pour le méga-gisement de fer de Gara Djebilet, « nous avons avancé dans les études pour développer ce gisement, car il y a un besoin en minerai de fer avec l'entrée en production de plusieurs complexes sidérurgiques. Le problème avec ce gisement est que le minerai comporte un élément nuisible, le phosphore qu'on doit éliminer. » « Les études travaillent sur ce point pour éliminer ce minerai », a-t-il expliqué, avant d'annoncer qu' « il y aura un partenariat étranger pour développer ce gisement.» Sur les gisements aurifères, le représentant du ministère a indiqué que ce sont « des filons isolés, et donc qu'on ne peut les exploiter de manière industrielle. Nous faisons des études pour exploiter ces filons de manière artisanale et donner des autorisations minières pour faire participer les jeunes Algériens à l'exploitation artisanale, de ces filons. On aura dans les prochains mois les résultats de ces études. »