L'Algérie et la Chine ont procédé, mercredi dernier, à l'installation d'un groupe de travail pour assurer la coordination et le lancement de projets de coopération devant être réalisés en partenariat entre des entreprises publiques algériennes et des sociétés chinoises. Parmi les secteurs industriels concernés par ce partenariat figure celui des mines où il est question de développer et d'exploiter des gisements de phosphate, de marbre et de granit avec le groupe industriel public Manadjim El Djazaïr (Manal). L'Algérie, qui dispose de richesses minières avérées (fer, phosphate, plomb, or, zinc et engrais) n'a pas, jusqu'à présent, suffisamment valorisé ces matières, et les industries des mines, pourtant nécessaires aux activités industrielles, ne contribuent qu'à hauteur de 1% au produit intérieur brut (PIB). Son potentiel minier est équivalent, selon certaines études, à ceux des grands pays miniers comme l'Australie, l'Afrique du Sud, la Russie, la Chine ou le Brésil. Pour Ali Kefaifi, ingénieur des mines et expert en énergie, comparativement au Maroc pour l'exploitation du phosphate et du manganèse et la Mauritanie pour le minerai de fer, l'Algérie n'a pas encore exploité les richesses de ses terres. Il affirme, dans une interview parue dans la revue Oil&Gas Busines, qu'à ce jour, le pays n'exporte qu'un million de tonnes de phosphate, alors que le Maroc a atteint 40 millions de tonnes d'exportation et dispose d'une vingtaine d'usines d'acide phosphorique et d'engrais dérivés depuis plus de 20 ans. Pis encore, l'Algérie demeure un grand importateur de produits miniers et dépense chaque année une centaine de millions de dollars pour des produits minéraux utiles et ordinaires – comme la baryte –, un minerai essentiel aux travaux de forage des puits pétroliers, qui est importée des pays voisins, la Tunisie et le Maroc, pour un montant de 10 millions de dollars. Il faut dire, à ce propos, que le placement du phosphate algérien sur le marché international ne devrait pas poser grand problème. En janvier dernier, l'ambassadeur d'Iran à Alger, Reda Amiri, a fait part aux autorités algériennes du souhait de son pays d'acheter le phosphate algérien. M. Amiri «a affiché le souhait de l'Iran, grand importateur de phosphate, d'acheter cette matière première directement à partir de l'Algérie», a indiqué un communiqué du ministère de l'Industrie et des Mines, précisant que le ministre, Youcef Yousfi, s'est dit favorable à cette proposition, invitant les entreprises des les deux pays à engager des discussions afin d'arriver à des accords permettant l'exportation du phosphate algérien vers l'Iran. Côté investissements, il est prévu, courant 2018, la concrétisation du méga projet de gisement de fer de Gara Djebilet, à Tindouf, en partenariat avec des sociétés étrangères. D'autres projets aussi sont prévus à l'instar de ceux implantés à Souk Ahras pour la production de l'acide phosphorique, à Tébessa pour l'exploitation de la nouvelle mine de phosphate de Bled El Hadba et le projet d'exploitation du manganèse à Béchar. Il est aussi prévu la réouverture des mines de zinc à Chabet El Hamra à Mascara et de baryte à Ichemloul, dans la wilaya de Batna.