Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, a affirmé que plus de 4,3 millions de logements de différentes formules ont été réalisés au cours des deux dernières décennies. Mais, précise-t-il, les besoins nationaux en logements, toutes formules confondues, continuent à connaître une croissance d'une année à une autre, précisant que 250.000 nouvelles demandes de logements sont enregistrées par an. Et de justifier cette croissance par le fait que l'Algérie est entrée, depuis plus d'une décennie, dans une dynamique démographique marquée par une augmentation soutenue de la natalité, « nous enregistrons un million de naissances par an », précise-t-il. Intervenant, hier, au Conseil de la nation lors d'une la journée parlementaire sur l'habitat, le ministre a affirmé que les logements déjà réalisés ont été construits à 100% sur les fonds du Trésor public. En précisant que les derniers projets ont été construits sur la base de dette contractée auprès des banques publiques qu'il faut rembourser après 25 ans. En insinuant que le Trésor public ne pourra plus pendre en charge à lui seul la construction de tous les types de logements et préconisant des formules économiques et d'autres formules de financements qui réduiront la charge sur le Trésor public. Des formules notamment locatives permettant un rendement et garantissant l'entretien des projets réalisés ou le lancement de nouveaux projets. Le ministre a évoqué la nouvelle formule de logement destinée à la location, appelée logement locatif promotionnel (LLP). Elle sera introduite sur le marché locatif à partir de 2019 et le décret exécutif est en cours d'élaboration pour son lancement au cours de cette année. Le ministre a reconnu que l'Etat a finalement bloqué le marché public de l'immobilier, alors qu'il est bien ouvert sur le marché de l'informel notamment à travers la location. Il a ouvert une parenthèse pour affirmer que le marché locatif des logements construits par l'Etat profite seulement au marché de l'informel, alors que l'Etat n'a pu tirer aucun bénéfice de ses propres projets. Il a précisé que l'entrée en vigueur de la formule LLP permettra au Trésor public d'obtenir des rendements. Mais, dit-il, l'ouverture du marché de l'immobilier public locatif sera conditionnée par des règles plutôt par un encadrement réglementaire rigoureux. Temmar a expliqué que dans les autres pays, le marché locatif est celui qui absorbe une grande partie de la demande, « il est de l'ordre de 40 à 60% dans certains pays, notamment dans les pays développés », dira-t-il. Il a ainsi affiché la détermination de son secteur à œuvrer pour diversifier le marché locatif à travers des formules différentes qui permettront au citoyen de choisir celle qui lui convient davantage, et ce, en fonction de son revenu et qui lui permettent une certaine mobilité d'une wilaya à une autre. Le ministre de l'Habitat a affirmé, par ailleurs, que le taux de recouvrement des loyers des logements sociaux par les Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI) ne dépasse pas les 40% à l'échelle nationale, ce qui explique les difficultés financières rencontrées par plusieurs offices. Ceci dit, le secteur de l'habitat a besoin aujourd'hui de ressources financières pour atteindre ses objectifs, pour l'entretien de ses projets et la construction de nouveaux projets intelligents et écologiques. Interrogé par les sénateurs sur la nécessité d'améliorer le cadre de nos cités et sur la nécessité d'intégrer la notion de construction écologique et préserver l'aspect social de la région, Abdelwahid Temmar a affirmé que toutes ces questions sont déjà abordées dans le cadre de la révision de la loi sur l'urbanisme qui est en cours d'élaboration. Il a précisé dans ce sens que ce dossier de la révision de la loi que chapeaute son département est entre les mains d'experts, en coordination avec les différents secteurs notamment l'Intérieur et l'Environnement, ajoutant qu'il sera soumis bientôt à une concertation avant qu'il ne soit soumis au Parlement.