Depuis quelques jours, les postes frontaliers d'El Ayoun et d'Oum Thébou ne désemplissent pas. En effet, des centaines de Tunisiens, dans les bus ou avec leurs propres véhicules, traversent la frontière pour se rendre, dans les villes d'El Tarf et Annaba avec comme principal objectif : acheter des provisions en prévision du Ramadhan qui aura lieu dans quelques jours. Ces Tunisiens ne viennent pas seulement des villes et villages proches de la frontière comme Tabarka, Nefza, Ain Drahem, Djendouba, mais aussi de Béja et la capitale Tunis et ses environs. Les supérettes et autres espaces commerciaux sans oublier les marchés des fruits et légumes attirent les Tunisiens. Ces derniers préfèrent faire leurs emplettes en Algérie où les prix sont moins élevés que dans leur pays. Pour 100 dinars tunisiens échangés contre 6.000 dinars algériens, les produits convoités sont divers et variés. Cela concerne l'huile de table, les produits laitiers, les boissons, les légumes secs, les conserves, le sucre, le café réputé pour sa qualité et son goût. Les Tunisiens qui en ont les moyens s'intéressent aussi aux téléphones portables et à l'électroménager comme les climatiseurs et les téléviseurs. Changer des pneus usagés, acheter la pièce détachée font aussi partie des besoins des Tunisiens qui ont fini, à force de se rendre dans les villes de l'est algérien ; par connaître tous les coins et recoins où les meilleurs prix sont pratiqués. Dans une supérette de la ville d'El Kala, des membres d'une famille tunisienne, approchée nous ont déclaré qu'ils se sentent chez eux en Algérie. Et d'ajouter qu' «outre les provisions pour le Ramadhan, notre fils qui se va se marier juste après, et pour cette fête, on l'achète ici tout le nécessaire qu'il faut». Les cosmétiques comme certaines marques de shampoing, les produits de beauté et les déodorants qui coûtent excessivement chers en Tunisie, s'achètent en Algérie. Avec ces arrivées massives des Tunisiens, l'on déplore les structures d'accueil insuffisantes comme les hôtels. Mais, le problème ne se pose pas pour ceux qui ont de la famille ou des amis en Algérie. Concernant ces achats et emplettes acquis auprès des supérettes, qui ont poussé comme des champignons et qu'on aperçoit, un peu partout sur les routes nationales empruntées par les Tunisiens, de Dréan, en passant par Besbes, Ben M'Hidi, Sidi Kassi, Lac des Oiseaux, Boutheldja, El Tarf, Ain Assel, El Kala et Oum Théboul ou El Ayoun, les Douanes gardent un œil vigilant et peuvent procéder à des saisies quand c'est nécessaire.