L'hôpital d'Oran a entamé hier matin une campagne pour la circoncision de 303 enfants, en partenariat avec sept associations caritatives locales et le Croissant-Rouge algérien. Les circoncisions, supervisées par des chirurgiens et des médecins spécialistes, se déroulent dans les services de chirurgie infantile et d'urologie. Les enfants vont bénéficier d'une prise en charge totale. La campagne de circoncision va s'étaler sur plusieurs jours dans le souci de prévenir le risques des circoncisions collectives pratiquées à la chaîne le 27ème jour du mois sacré «Leïlat El Kadr» qui exposent les enfants à des risques sanitaires. Une séance de circoncision collective peut se transformer rapidement en une série de gestes faits à la chaîne, plus risqués que des gestes faits à un rythme adapté et qui donnent le temps de travailler en toute tranquillité. En une seule journée plusieurs dizaines de milliers d'enfants sont dirigés par leurs parents et parfois par des institutions (APC, associations ) vers les centres de santé pour des circoncisions de groupe. Cette pression peut engendrer des problèmes et entraîner une charge de travail exceptionnelle pour les chirurgiens appelés à pratiquer cet acte. Chaque année, quelque 200.000 à 300.000 enfants sont concernés par la circoncision. De nombreuses familles choisissent le 27ème jour de Ramadhan, respectant une ancestrale tradition qui semble dépassée. Il est à noter que le 13 mai en cours le ministère de la Santé a rappelé dans un communiqué que la circoncision des enfants durant Ramadhan est «interdite», en dehors du milieu hospitalier où elle est effectuée par un médecin spécialiste. Il est «strictement interdit» de pratiquer cette opération «en dehors des services chirurgicaux des établissements hospitaliers publics et des cliniques privées, et ce sur l'ensemble le territoire national». Le ministère précise que «la réglementation en vigueur exige que cette opération se fasse en milieu hospitalier par un spécialiste en chirurgie et où sont réunies diverses conditions médicales» ; un «bilan sanguin doit être effectué avant la circoncision pour s'assurer de l'absence de toute contre-indication médicale préalable».
