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Forum national: Un début de dialogue, des vieux reflexes et des réserves
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 07 - 2019

«C'est une véritable opération d'accaparement de ce que nous avons fait», s'est exclamé hier un politologue face à ses confrères universitaires qui se considèrent «issus de la société civile».
Par «accaparement», le politologue visait les tentatives de chefs de partis politiques de l'opposition présents hier au forum ou certains représentants de ceux qui se sont abstenus de se déplacer à l'Ecole supérieure de l'hôtellerie et restauration d'Alger (ESHRA) située à Aïn Benian de se positionner en «avant-garde» de l'initiative politique. Les organisateurs attendaient près de 700 invités, «il y en a 900, on peut renvoyer des personnalités qui sont venues à la dernière minute, il y a aussi certains chefs de partis politiques qui avaient décliné l'invitation mais ils sont venus quand même ou ont envoyé leurs élus nationaux ou locaux», nous renseigne un des organisateurs. Parmi les présents, l'on compte près de 13 partis politiques en comptant avec ceux qui se sont coalisés pour constituer «les forces du changement», 6 groupements d'associations et de syndicats autonomes et un nombre important de représentants de la société civile (corporations comprises). Abdallah Djaballah, Ali Benflis, Sofiane Djilali, Abderrezak Makri, Mohand Saïd, Tahar Benbaïbèche, Abdelkader Merbah, Guemazi, Boukhemkhem étaient présents hier dans cette rencontre qui se voulait selon la plupart des participants «novembria-Benbadissia».
Coordonné par Abdelaziz Rahabi, le forum est présenté comme étant «la première réunion officielle entre la société civile et les partis politiques de l'opposition». Les représentants du courant «démocratique» comme le RCD et le FFS étaient absents. Deux du PT étaient arrivés pratiquement à la fin des travaux de la matinée. L'assistance était fortement marquée par les courants «nationaliste, islamiste et conservateur». Pour avoir évolué au sein des arcanes du pouvoir, de nombreux participants sont connus pour appartenir à des officines, à des clans ou des chapelles. «Il y a à l'intérieur de la salle des hommes qui de Bouteflika, ou de Gaïd Salah, de Toufik, ou alors de Betchine, ils ont invité des associations qui étaient pour le 5ème mandat jusqu'à la dernière minute », disait un politique avec un large sourire. «Dans toutes les réunions, on était 71 représentants de la société civile, aujourd'hui, on ne peut plus les compter tellement ils sont nombreux, d'où les ont-ils sortis ?», interroge un autre des organisateurs.
Les vieux réflexes du pouvoir
Hier, le pouvoir passé et présent était représenté dans ses moindres démembrements. «On a travaillé pour que l'intérêt commun soit mis au-dessus de tout marchandage, on s'est retrouvé face à des manœuvres pour positionner l'intérêt personnel, il y a un manque flagrant de sincérité», soutiennent les universitaires. «C'est une véritable guerre de positionnement», affirment d'autres membres de la société civile.
Les vieux réflexes du pouvoir n'ont pas manqué. Des discours langue de bois, en prose, en rimes... La voix très élevée, les certitudes, parfois l'arrogance et autres la suffisance et les références inutiles, tout était pour les reproduire. Ceci pour l'ambiance qui a été marquée, avant les travaux, par des bousculades pour qui s'assied au premier rang...
Les organisateurs relèvent que «le dernier discours de Bensalah reprend pratiquement tous les points essentiels de notre plate-forme, on n'est pas contre mais celui de trop dans ce discours c'est de vouloir faire participer tout le monde au dialogue national, sans exclusion aucune, cela veut dire tous les partis du pouvoir, ce n'est pas normal». Partis que l'on accuse d'avoir participé à «la déchéance du pays, il vaut mieux les dissoudre», pensent nos interlocuteurs. Des représentants de la société civile veulent que «même les partis d'opposition soient dissous, ils sont tous faux». La plate-forme dont il est question justifie la tenue de l'événement d'hier par l'importance de la crise et ses dimensions «politique, économique, sociale et d'éthique».
Les participants devaient s'engager à respecter un certain nombre de principes entre autres «l'article 7 et 8 de la Constitution, le message du 1er novembre, de considérer les élections libres et crédibles comme seul moyen de prétendre au pouvoir(...), respect des libertés, multipartisme(...), liberté de la presse publique et privée, la solution à la crise dans le cadre constitutionnel qui associe les obligations de la Constitution et la solution politique(...), l'armée en tant qu'institution constitutionnelle dont les missions permanentes sont la préservation de l'indépendance du pays et la protection de la souveraineté nationale, l'unité du pays(...), rejet de toute intervention étrangère(...)».
Un dialogue et des élections en point de mire
La mise en place de «mesures et mécanismes» pour en premier instaurer la confiance et les conditions du dialogue, entre autres valoriser le mouvement populaire et reconnaître la légitimité de ses revendications, départ des symboles du système politique, l'ouverture du champ politique, l'engagement de protéger les marches et les manifestations populaires, respect d'une justice équitable, des libertés individuelles et collectives, de la liberté d'expression(...). La plate-forme considère le dialogue comme étant «une nécessité(...), pour un consensus autour des mécanismes et mesures à mettre en place pour l'organisation des élections présidentielles». Ses concepteurs partagent l'idée de Bensalah de le faire organiser et diriger par des personnalités nationales honnêtes et crédibles(...). Parmi les critères de participation au dialogue, «n'avoir pas soutenu le 5ème mandat, ni être concerné par les crimes économiques, n'être pas une figure du pouvoir politique corrompu». Il est retenu la création d'une instance de surveillance des élections présidentielles ainsi que l'ensemble de ses missions, sa composante, son indépendance, son organisation.
Avant l'organisation des élections présidentielles qu'ils veulent dans «une période n'excédant pas les 6 mois», les animateurs du forum exigent «le départ des symboles du régime». Dernier point de la plate-forme «l'institution militaire doit aider à la résolution de la crise et au changement démocratique et ce en respectant la volonté populaire(...)».
Ali Benflis a affirmé dans son intervention que «la crise qui fait face à une impasse politico-constitutionnelle (...) qui ne peut être surmontée que par un dialogue national serein, crédible et confiant». Il approuve le fait que le dernier discours de Bensalah a «fait bouger des lignes(...).» Makri approuve «l'importance du dialogue» mais le conditionne par «le rejet des luttes idéologiques et régionalistes».
«Ne parlez pas au nom des jeunes»
Mais il précise que «cela ne nous rassure pas tant qu'il n'y aura pas à la tête de l'Etat durant la période de la tenue des élections, une personnalité forte, crédible, indépendante(...).»
Des intervenants ont appelé à la libération immédiate des détenus d'opinion, de Bouragaa et des jeunes du mouvement populaire. C'est le cas entre autres de Sofiane Djilali qui conditionne «des discussions sur un ordre du jour autour du changement du gouvernement actuel», «la négociation sur la nature, les pouvoirs et la composante de la future autorité d'organisation des élections et les amendements des lois les régissant, l'ouverture des médias publics et privés, la date des prochaines élections».
Abdallah Djaballah discourra surtout sur «l'impératif maintien du hirak, le respect des droits du peuple, de la justice(...).»
Au milieu de ces joutes oratoires, un jeune arrache le micro et lance à l'assistance «je suis jeune et je dirige une association, ne parlez pas en notre nom, ce sont les jeunes qui doivent être là, vous aussi vous devez le passer aux jeunes(...).»
Avant de lever la séance du matin, Rahabi a tenu à préciser que «pour faire taire la polémique, le forum est financé par les organisateurs entre société civile, partis politiques et personnalités, il a coûté 160 millions de centimes». L'on nous précise du côté des organisateurs que «les partis politiques ont participé à hauteur de 10 millions, les groupements socioprofessionnels avec 5 millions et certaines personnalités (universitaires) ont donné 2 millions de leur poche».
Le forum a dans l'après-midi d'hier ouvert le débat autour de l'ensemble des points exposés. Rahabi devait clôturer les travaux par un communiqué final.


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