Le collectif d'avocats chargé de la défense du moudjahid Lakhdar Bouregaa et les jeunes emprisonnés pour port du drapeau amazigh ont décidé de boycotter, hier, l'audience prévue à la Chambre d'accusation près de la Cour d'appel d'Alger. Pour Me Nourredine Benissad, un des avocats du collectif, la défense s'est mise d'accord pour «ne pas cautionner l'audience concernant les jeunes qui ont été emprisonnés pour le port de l'emblème amazigh et le cas de Lakhdar Bouregaa», estimant que la mise en détention de ces personnes n'a «aucun fondement légal». De son côté, Me Hakim Saheb indique que le collectif de défense s'est réuni pour décider du boycott «pour ne pas cautionner» une telle audience. Commentant la décision de la Chambre d'accusation de rejeter l'appel du mandat de dépôt introduit, dimanche, par les avocats, d'autres avocats du collectif estiment que ces décisions «ont été déjà prises à l'avance» et que cela «ne sert à rien de mener un débat juridique pour des délits d'opinion». Un rassemblement de soutien et de solidarité a été organisé hier, en faveur des détenus en présence de personnalités politiques nationales et de simples citoyens. Le juge d'instruction près le Tribunal de Sidi M'Hamed avait ordonné, le 30 juin dernier, le placement en détention provisoire de 16 personnes pour «crime d'atteinte à l'intégrité de la patrie, en brandissant un drapeau autre que l'emblème national». Il avait prononcé la même sentence à l'encontre de Lakhdar Bouregaa, pour «démoralisation et outrage à corps constitué». Selon Me Benisaad, plus de 200 avocats bénévoles ont accepté de se constituer dans ces affaires.