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Benisaf: La cite balnéaire, touristique et scientifique oubliée (2ème partie)
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 08 - 2019

Benisaf accueille en effet chaque jour en période estivale de nombreux utilisateurs (travailleurs, étudiants, touristes locaux, clients, des familles, des jeunes, des artistes, des investisseurs...) et tout au long de l'année de grands événements se rapportant à la pêche. Un défi de taille que la ville devrait affronter durement son quotidien pour se mettre au diapason de la ville désirable et appétissante, un label touristique.
La ville consacre ainsi chaque année des moyens considérables en millions de dinars pour conserver et assurer en principe les rues de la ville propres et agréables et offrir aux Benisafiens un service de qualité toujours plus performant mais en vain, le mal devance le bien fondé. Une priorité devait être mise en œuvre, assurée par certaines mesures concrètes à savoir :
1) La réorganisation complète du service de la «propreté publique»
2) Un Investissement dans le court terme en matériel, notamment en E.P (électrique public) pour une ville bien éclairée mais aussi pour un développement durable, assurer un équipement tel : les balayeuses, des arroseuses, des aspirateurs de déchets urbains pour assurer l'efficacité dans la continuité du service pour la «ville propre »
3) Réorganisation complète des collectes : mettre en place un schéma directeur de gestion propre aux ordures ménagères
4) Prévoir une acquisition d'un matériel de retri-cycle et son utilisation ; cet outil de sensibilisation au tri lors de diverses manifestations de ramassage pour favoriser le recyclage et donc penser au développement.
5) La dynamisation d'un service communal d'accueil «Benisaf -Propreté» Un téléphone vert, pour répondre aux questions et aux préoccupations des citoyens.
6) Organisation de la semaine annuelle de la propreté publique et de l'éco-consommation : l'occasion de créer une animation culturelle relevant du volontariat et de la sensibilisation mais aussi de faire des concours inter-quartiers sur la propreté publique, sur les espaces verts, sur les maisons les plus embellies, sur le quartier le mieux fleurie des actions qui ne coûtent pas cher mais elles assurent un climat saint pour le bien-être du citoyen.
7) Organisation de séances de sensibilisation à la gestion et au tri des déchets dans les écoles.
8) Organisation d'opérations pluridisciplinaires en matière de propreté publique dans certains quartiers (prévention, répression, nettoyage en profondeur du site).
9) Mise sur pied d'un appel à projets annuel en matière de lutte contre la malpropreté.
10) Mise en place des comités de quartier pour assurer la sécurité, le contrôle, la propreté en collaboration avec les agents de l'état pour mieux responsabiliser les polices d'urbanisme, d'eau, d'hygiène, et le respect des règles de droit pour mieux se «citoyenniser»...
11) Développement d'une communication de qualité : campagnes de sensibilisation, générales ou destinées à un public plus spécifique, associant régulièrement propreté publique et éco-consommation (réduction des déchets).
C'est à partir de la réussite d'un plan de la «propreté publique» bien mûri que l'on pourrait enfin parler de la politique du tourisme en tant qu'instrument qui favorise le développement durable de la ville l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) une institution des Nations unies chargée de la promotion d'un tourisme responsable, durable et accessible à tous. En tant qu'organisation internationale de premier plan dans le domaine du tourisme, l'OMT fait la promotion du tourisme en tant que moteur de la croissance économique, du développement inclusif et de la durabilité environnementale qu'il faut à tout prix en profiter de ses services, d'autant plus elle propose un soutien au secteur pour faire progresser les politiques du savoir et du tourisme dans le monde entier.
D'un autre côté, l'OMT patronne la mise en œuvre du Code mondial d'éthique du tourisme, afin de maximiser la contribution socio-économique du tourisme tout en minimisant ses éventuels impacts négatifs. L'OMT a élaboré un cadre statistique pour mesurer le tourisme qui favorise le développement durable.
Comme presque toutes les autres activités économiques clés, le tourisme a un double rôle, compte tenu de son importance socio-économique et de son impact parallèle sur les ressources naturelles. Dans ce contexte, la politique touristique de la ville doit en priorité relever le défi en saisissant le potentiel qui relève du cadre du tourisme pour contribuer à la protection de la biodiversité, de l'environnement et du patrimoine culturel pour enfin se mettre au diapason de la ville touristique.
Il est essentiel de sensibiliser la population locale de la cité sur l'importance de la conservation et sur la manière de résoudre les problèmes environnementaux à commencer par la propreté et la santé de la cité, tout en entreprenant des activités touristiques et économiques à la fois. Les responsables en premier lieu sont avant tout les citoyens c'est eux qui savent très bien que doivent mettre le tourisme dans leurs agendas et dans leurs initiatives clés qui préservent le développement durable pour de la ville de ses habitants et de ses touristes ; la propreté reste enfin la santé principale et la préservation rentable et culturelle sinon scientifique du patrimoine de la ville tel l'aquarium de Benisaf
L'aquarium de Benisaf attend sa renaissance...
«Comme ça à me regarder chacun de chaque côté, on a l'air de mérous coincés dans l'aquarium»
L'aquarium de Benisaf était conçu par un illustre architecte pour être un fleuron scientifique, touristique et attractif pendant le années de braises, pour mieux booster peut être le plan de Constantine de De Gaule et de faire vibrer la corde sensible de la population et virer l'opinion des Algériens vers le berceau du colonisateur. Mais un peuple orgueilleux comme le nôtre ne s'agenouille jamais devant celui qui avait exproprié ses propres biens.
L'aquarium ; il est unique en son genre, bâti sur l'extrême ouest de la plage du Puits sous une grande falaise dont la face nue en gré dépasse la tour de l'aquarium. La tour de l'aquarium abrite sur son sommet le château d'eau de mer qui sert à alimenter par gravitation les bassins ou aquariums. Au-dessus de la falaise l'hôtel «Siga», une grande terrasse aménagée qui balaie le panorama du quartier de la plage du Puits, une très belle vue «by night» surtout. Du côté inverse de l'aquarium c'est la mer bleue, elle est méditerranéenne, l'aquarium a été séparé par une mauvaise idée et sale jetée de pierraille en vrac où toutes les saletés du monde se déversent sur ses cotés.
L'aquarium était dans un état piteux durant les années 80-90 et a souffert d'une gestion la plus catastrophique (voire l'article l'aquarium de Benisaf nage dans la platitude du 17 mars 2013 Réflexion-) et d'un laxisme écœurant. Alors que ce patrimoine mal-aimé recèle une part de l'humanité, de vérité, de beauté, de culture et surtout de savoir. Encadré par une gestion bureaucratique centralisé à partir du centre, qui est une partie de la cause de sa déchéance, car il est certain que la bureaucratie pousse plus à l'inaction et bloque toute action et il semble fort bien que cette bureaucratie avait pour unique fonction de ne rien faire et de tout empêcher dans le même temps.
Dernièrement un projet pour sa régénération a été retenu par le centre national de recherche et de développement de la pêche de Bousmail, où une dotation budgétaire d'équipement sectoriel de 11 milliards de centimes a été retenue pour l'exercice 2014, portant sur l'étude et la réalisation. C'était enfin le début de l'espoir de la renaissance d'un patrimoine qui fixera la culture dans la dimension de l'espace et du temps présent et futur.
Sa réalisation avait porté sur la reconsolidation des fondations, ainsi que toute la structure porteuse, la réfection générale de tous les murs ainsi que le remplacement de tous les équipements de fonctionnement hydraulique, électrique et d'aération. Le réaménagement nouveau des espaces d'exposition et des locaux techniques ; bâches d'eau de mer en plus d'une nouveauté : un espace consistant dont il sera doté d'un musée océanographique qui se compose de 07 salles:
• Une grande salle ;
• 03 salles moyennes ;
• 03 salles petites.
La grande salle
La salle peut accueillir une exposition permanente sur les mers et les océans, pour cela des posters et cadres de toutes formes ainsi que des équipements pédagogiques (globe terrestre géant, maquette, instruments.....) meubleront la salle.
Par ailleurs, des équipements pédagogiques pour les enfants (quiz, dessin et différentes animations...) seront installés au niveau de cette salle.
Les trois moyennes salles :
Elles accueilleront des expositions permanentes sur :
• Salle expo 1 : les bateaux de pêche et de navigation ;
• Salle expo 2 : les engins de pêche ;
• Salle expo 3 : les métiers de la pêche.
Les trois petites salles :
Elles accueilleront les expositions temporaires comme par exemple :
• Les cétacés ;
• Les requins et squales ;
• Les invertébrés marins ;
• La flore aquatique.
Dans la cour principale donnant sur la jetée, plusieurs bassins tactiles avec différents poissons d'eau douce (koi, carpes...) et d'eau de mer (raies, mistelles....) seront mises en exposition pour les visiteurs. Toujours dans le même sous-sol une salle a été réservée pour ceux qui pratiquent la plongée sous-marine, que se soit dans le cadre de la recherche ou encore dans le cadre de la distraction, un club de plongée est envisagé dans ce cadre. Durant la saison estivale (en supplément), les visiteurs peuvent réaliser des baptêmes de plongée pour explorer le monde sous-marin..
Le rez-de-chaussée disposant d'un hall d'exposition dit aquarium bien revêtu et distribué selon les règles de l'art pour l'accueil des visiteurs, le bassin de l'ex vieille grande tortue de l'aquarium de Benisaf a été préservée quand même. Plusieurs bassins ou aquariums ont été remodelées et vont contenir des centaines d'animaux du monde marin où des enfants, des adultes des visiteurs des écoliers des étudiants, des touristes auront ce privilège de visiter le fond de ces aquariums vont être conçues selon un époxy en 3D que Mr. Tarek envisage de mettre en place.
Les laboratoires de recherche, la salle de réunion et de travail se situent au 1er étage. Le dernier étage une cafétéria qui donne sur une très grande terrasse qui fait face à la plage du Puits et aussi face à la mer. Une régie est sollicitée de prendre en charge la gestion des rentrées-sorties d'argent via la vente de produits culturels comme la création d'une revue scientifique, pourquoi pas des films en documents sur la faune aquatique, l'entrée étant payante du musée et de l'aquarium.
Ce projet d'aménagement vient d'être réceptionné en juillet 2018 après quelques déboires. Selon Tarek, directeur technique du centre, il représente une annexe halieutique relevant du centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture de Bousmail (Alger). Les missions générales statuaires de la station sont définies comme suit:
*La station est un outil pour les projets de recherches inscrits au centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA*), elle réceptionnera des chercheurs, des techniciens, des missionnaires, des stagiaires, et leurs assure l'équipement et les locaux adéquats pour le bon déroulement des travaux envisagés.
* Promouvoir la reproduction en captivité des espèces présentées ;
*Assurer le rôle de centres de ressources et de diffusion des connaissances en favorisant le développement de réseaux culturels, éducatifs et scientifiques,
* Contribuer à la protection des milieux naturels et des espèces ;
*Eduquer et sensibiliser le public afin de l'amener à adopter un comportement respectueux de l'environnement ;
* Inciter les décideurs et les organisations institutionnelles à développer les politiques de gestion durable des ressources et des espaces naturels
*Exposer la faune et flore aquatique locale et assurer le bien-être des êtres vivants qu'elle présente sur le plan touristique.
Actuellement d'après le directeur technique un plan de charge de la station est réduit, et il se résume ainsi:
*-La coordination et la concertation avec : CNRDPA*,DPRH*, EFTPA*, antenne de pêche et les autorités locales
*-Accompagner le DPRH* lors des sorties techniques sur terrain au niveau de la wilaya
*-Suivi et assistance technique des travaux de réhabilitation au niveau de la station
*Reproduction et suivi quotidien du poisson d'ornement en collaboration avec les instituteurs de l'EFTPA* au niveau de leur laboratoire.
Il est prévu la préparation un plan d'action prévisionnelle de la station par la CNRDPA* suite à la réception finale de la station.
Il est important aussi de le prendre en charge par ailleurs en tant que patrimoine historique et culturel de la ville de Benisaf.
Une association de l'aquarium de Benisaf a vu le jour en 1995 de la wilaya d'Ain Temouchent sous l'actuel wali d'Alger, avait bénéficié d'importantes dotations financières pour l'animation culturelle de l'aquarium (pêche- sorties en mer- alimentation de la ressource aquatique pour l'aquarium...) et des équipements de navigation mais en vain. Cette association ne donne pas signe de vie.
Par ailleurs, il est important de signaler à proximité de l'aquarium un superbe hôtel de trois étoiles vient de voir le jour, il a été baptisé sous le nom de «L'aquarium», par conséquent, il est intéressant que cet hôtel se charge de financer une partie de la dotation d'autant plus que, selon le souhait de Mr. Ghribi Tarek, directeur technique qui veut mettre de suite en exploitation l'aquarium ouvert au public le plutôt possible, une dotation est la bienvenue vu que le centre n'a pas encore dans l'immédiat débloqué un budget pour le bon démarrage du site selon un plan d'action. L'APC de Benisaf n'a jamais mis un sous, le compte budgétaire de la commune portant sur la culture de la cité, sinon des subventions destinées pour le sport seulement.
Il est question de la mitoyenneté à la bâtisse de l'aquarium, une construction entrant dans le cadre touristique vient de se faire voir où le côté urbanistique fait défaut en hauteur et en largeur.
L'aquarium de Benisaf devrait être sauvegardé coûte que coûte en tant que patrimoine éducatif, historique, culturel, touristique, attractif et scientifique et devrait contribuer à la promotion de la recherche et de la formation dans le domaine de la pêche, de l'aquaculture mais aussi dans le côté touristique.
Une aubaine pour Benisaf qui abrite de nouveau, un récent et éventuel pôle de croissance scientifique, touristique et économique, par conséquent il est demandé fermement à l'association existante de se mettre au diapason de la renaissance de son objet statuaire et au pouvoir public local et régional ainsi que les élus de prendre en charge puissamment ce joyeux aquarium en tant que patrimoine pour que Benisaf sorte de sa longue léthargie en matière de culture, d'environnement, d'urbanisation, de développement, de croissance et d'éducation culturelle. Nos responsables, nos élus des trois niveaux et citoyens regardent sans rien faire la destruction du patrimoine historique de Benisaf sans qu'aucun écho ne se fasse pour dire basta à la destruction gratuite de la mine et au pillage de tous ses équipements de fonctionnement (wagons- machines-équipements de chargement-...), la dévastation des conserveries de poisson de la plage du Puits. Tous les centres de croissance économique ont été démantelés.
Une ressource durable boostant la croissance gastronomique et touristique
« Quand le cœur n'y est pas, les mains ne sont pas habiles» Proverbe
Il est clair que les ressources surtout naturelles font d'une communauté une source de vie exemplaire avec l'art des bras et de la cervelle ; c'est toute une culture sociale mise en place suivie d'une éducation sociétale permettant de booster l'ouverture de la voie au progrès. Le mouvement raffiné et l'évolution sociétales font avancer la société vers un mode de production qui puisse satisfaire convenablement la société, c'est-à-dire vivre dans un certain bien-être à commencer par les idées, et le ventre dans un cadre de plaisir et de joie.
A suivre
*Auteur et ancien cadre


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