L'agneau de la région de Darmoune n'est plus à présenter. Une convoitise des connaisseurs, en matière de viande rouge, pour le gourmet, elle est tendre et succulente. La bonne année agricole, donc l'abondance du pâturage frais et gras, là où notre mouton a pu paître à sa guise, conséquence, moins de contraintes pour les éleveurs qui, du temps des vaches maigres, criaient à la cherté des fourrages et le coût des conditions de l'élevage. Les éleveurs de la race ovine, en particulier, se sentent soulagés des charges et de la spéculation sur les prix des aliments de bétail. La wilaya de Tébessa est connue pour la qualité de son cheptel, à l'instar de Djelfa, Tiaret, El Bayedh et Msila. La race Ouled Djellal trône sur la steppe des Hauts-Plateaux de l'est du pays. Les plaines de Chéria, Bir M'kadem, Elma Labiod ou encore Bir El Ater et El Ogla Malha sont les parcours de pâturage de milliers de têtes de moutons. Depuis toujours et à l'occasion de la fête de l'Aïd El Adha, les acquéreurs du mouton du sacrifice accouraient de toutes les villes (Annaba, Constantine, Skikda ou Biskra et Batna), car le fameux «barkous», une bête de deux ans, les attire. Peu à peu, les marchés à bestiaux hebdomadaires se remplissent. Par petits groupes, les moutons arrivent et comme d'habitude, les gens attendent les derniers jours pour se décider, en espérant qu'ils dénicheront le meilleur et à un prix abordable. Pour cette année et selon certains échos, recueillis çà et là, le prix moyen risque de s'envoler, donc, il faudrait compter plus de 45 mille dinars pour se permettre une bête bien portante. La fourchette pourrait s'élargir de 40 mille à 70 mille dinars et plus. Les prix changent selon les humeurs des spéculateurs, des revendeurs occasionnels apparaissant à chaque Aïd El Adha, le temps de fructifier leur argent et casser leur sucre sur le dos du consommateur, des faux maquignons redoutés et dénoncés par les éleveurs eux-mêmes, victimes de leur cupidité. Le mouton, lui, attend dans son coin son acquéreur, dans les points de vente ouverts en la circonstance. Par milliers de têtes, les transporteurs acheminent les troupeaux vers les marchés à bestiaux. Le mouton comme richesse animale nationale fait l'objet de contrebande et de vol, le contrôle des différents services de sécurité reste de rigueur, ainsi que la vigilance des services sanitaires.