Par mesure de précaution, les marchés à bestiaux de Cheria, Bir Mokkadem et El Ogla ont été fermés. Mais les revendeurs de moutons ont bravé cette interdiction, en exposant leurs bêtes aux abords des marchés à bestiaux. Beaucoup de supputations avaient circulé, suite au décès de dizaines de têtes d'ovins, à Oum Rayhane, dans la commune de Mazraâ, à l'ouest de Tébessa. Certains mettaient en cause les médicaments administrés aux moutons, au moment où d'autres évoquaient la propagation d'une maladie contagieuse, peut-être la fièvre aphteuse. Les services vétérinaires prennent au sérieux le problème et dépêchent, sur le terrain, des équipes, afin de procéder aux prélèvements, pour effectuer les analyses médicales nécessaires. Depuis, rien n'a filtré sur les résultats et l'inquiétude chez les éleveurs est montée d'un cran. Il était question de restreindre le plus possible le mouvement des bétails, sauf que les spéculateurs sont aux aguets pour profiter de l'aubaine, se rapprochant des éleveurs en leur proposant l'achat de leurs animaux, à bas prix naturellement, «sinon les bêtes décèderaient à cause de ce mystérieux mal, non encore identifié». Ainsi, est-il suggéré, l'éleveur minimiserait ses pertes et le faux maquignon repart avec le troupeau pour l'écouler, avec à la clé des bénéfices. La wilaya de Tébessa est considérée comme l'une des places fortes dans l'élevage ovin, avec des centaines de milliers bêtes éparpillées sur les terres de parcours, allant des limites du Sahara des N'memchas, jusqu'aux confins des frontières, à Elma Labiod, Oum Ali et El Ogla Malha. La réputation de l'espèce ovine de Darmoun a longtemps dépassé les frontières du pays.