Le chef d'état-major de l'ANP estime que les revendications populaires «ont été entièrement réalisées». En visite de travail et d'inspection en 1ère Région militaire à Blida, Gaïd Salah a considéré qu'«il ne reste plus que l'étape des élections présidentielles et la prise des mesures y afférentes qui sont nécessaires à leur réussite». Ce constat est accompagné des mises en garde contre «certains groupes infimes» en relation avec «la bande» qui «s'acharnent à rejeter toutes les initiatives présentées et tous les résultats obtenus», souligne l'orateur qui ajoute que leurs «slogans tendancieux» et «appels douteux» ont l'objectif «de minimiser l'importance de ce qui a été réalisé et de s'accrocher à des revendications irraisonnables et obsolètes». S'adressant aux médias, Gaïd Salah les appelle «à ne pas succomber aux tromperies des ennemis de la nation». Quand au dialogue engagé par l'instance de médiation dirigée par Karim Younès, le vice-ministre de la Défense a réitéré sa position, estimant que ce dialogue doit être «mené dans un climat empreint de bonne intention, de sincérité et d'honnêteté, conduit par des personnalités nationales sincères, crédibles et compétentes», loin «des préalables qui entravent» son processus. Pour lui, l'«extrême priorité» du dialogue national réside dans «l'installation diligente de l'instance nationale indépendante pour la préparation, l'organisation et la surveillance des élections présidentielles». Concernant les dossiers des affaires traitées par la justice, le général de corps d'armée a réaffirmé le soutien et les encouragements de l'institution militaire et «lui fournir toutes les garanties et l'assister pour s'acquitter de ses missions dans les meilleures conditions, loin de toute forme de pression». Il évoque, pour la circonstance, «tous les dossiers lourds, y compris ceux qui étaient délibérément jetés aux oubliettes au fond des tiroirs». Pour lui, ces dossiers ont trait «à des crimes et de graves dérives commis par la bande contre le peuple, son argent et ses richesses» Il considère que «les résultats concrets des efforts de la justice dans sa lutte contre la corruption, commencent à apparaitre, redonnant confiance aux citoyens et instaurant la quiétude graduellement». Il promet également que «le dossier de toute personne dont l'implication a été prouvée dans des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics, sera présenté devant la justice, qui s'occupera de le juger pour son crime envers la patrie et le peuple». Quant à l'affaire des détenus politiques, il a tenu à «saluer certains professeurs» qui «après avoir pris connaissance des dossiers des individus arrêtés, ont confirmé que ce ne sont pas des prisonniers d'opinion». Rappelons que l'avocate Benbraham, qui a rejoint dernièrement le panel de dialogue, a déclaré qu'il n'existe pas de détenus d'opinion en Algérie et que les personnes qui ont été arrêtées lors des manifestations par les forces de l'ordre l'ont été pour «vol, harcèlement et atteinte à corps constitué». Ses propos n'avaient pas tardé à faire réagir ses confrères chargés de défendre les personnes placées en détention provisoire, notamment pour port de drapeau berbère lors des grandes marches hebdomadaires du vendredi. Les propos de Maître Benbraham sont «inadmissibles» et n'«incitent pas à l'apaisement», a réagi le Collectif des avocats pour le changement et la dignité. Par ailleurs, Gaïd Salah a rappelé que l'armée n'a aucune ambition politique, précisant qu'«en tant que Haut Commandement, avons en notre possession des informations confirmées sur ces plans hostiles (...) qui mettent à profit la situation actuelle que traverse notre pays pour tenter d'imposer leurs agendas et impacter sur le cours des événements.».