Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, a appelé, hier, depuis Ouargla où il était en visite de travail de deux jours, la justice à faire preuve de diligence pour accélérer les procédures judiciaires à l'encontre de ceux qui ont pillé les richesses du pays et dilapidé les deniers publics avec la corruption. "Nous attendons que les instances judiciaires concernées accélèrent la cadence du traitement des différents dossiers concernant certaines personnes ayant bénéficié indûment de crédits estimés à des milliers de milliards, causant un préjudice au Trésor public et dilapidant l'argent du peuple", a martelé Gaïd Salah, affirmant avoir déjà souligné "la nécessité pour la justice de poursuivre les individus impliqués dans des affaires de corruption". En revenant à la charge de la sorte, Gaïd Salah a, encore une fois, mis en garde "contre certaines personnes qui ont longtemps abusé des richesses du peuple et qui continuent d'activer contre la volonté du peuple et d'œuvrer à attiser la situation, en approchant des parties suspectes, et certains responsables et partis politiques". De l'oligarchie qu'il ne nomme pas, en passant par les personnalités qui avaient abusé des crédits colossaux sous l'effet du trafic d'influence, Gaïd Salah sort la grosse artillerie pour mettre à rude épreuve ces individus qui tentent encore de résister à la volonté populaire, notamment ceux qui tentent, vainement, de transférer des sommes colossales en devises vers l'étranger. Par cette sortie, la deuxième du genre, Gaïd Salah prend au mot le parquet général qui avait réagi le 1er avril dernier, en informant l'opinion publique sur l'ouverture des enquêtes préliminaires sur des faits de corruption et le transfert illégal de capitaux. En effet, le 30 mars dernier, et dans la foulée des accusations publiques, Gaïd Salah avait accablé, dans son discours, une bande qui s'était illégalement enrichie en Algérie. "À cet effet, nous rassurons l'opinion publique que la question s'étendra à tous les dossiers précédents, comme l'affaire de Khalifa, de Sonatrach et d'El-Boucher, et autres dossiers relatifs à la corruption qui ont occasionné des pertes considérables au Trésor public", avait alors déclaré Gaïd Salah en marge de la visite de travail qu'il avait effectuée à Oran. Ce jour-là, Gaïd Salah ira jusqu'à afficher son soutien direct à la justice et aux magistrats pour rouvrir les dossiers lourds de la corruption. "Dans ce contexte précis, nous soulignons que la justice, qui a recouvré ses pleines prérogatives, agira en toute liberté, sans contrainte aucune, sans pressions ni ordres, pour entamer des poursuites judiciaires contre toute la bande impliquée dans les affaires de détournement des fonds publics et d'abus de pouvoir pour s'enrichir illégalement", avait-il annoncé. Selon lui, la justice algérienne doit passer à l'acte pour répondre aux aspirations du peuple qui revendique que les prédateurs et les corrompus soient jugés pour faits avérés de corruption, de fuite de capitaux et de dilapidation de deniers publics.