Alors que le commun des mortels fête l'Achoura dans la pié-té et la ferveur, les commerçants de fruits et légumes ont trouvé le moyen de saigner encore plus leurs concitoyens déjà mis à rude épreuve par la rentrée scolaire, en augmentant de manière éhontée les prix de leurs marchandises. En effet, deux jours avant l'Achoura, les prix des fruits et légumes se sont envolés, à commencer par celui de la tomate qui a doublé en passant de 50 et 60 DA à 100 et 120 DA. La salade verte coûte 200 DA contre 120 il y a deux jours, la courgette est passée de 80 DA à 180 et 200 DA le kilo, les carottes toutes défraîchies font plus 80 DA le kilo alors que les navets, pourtant honnis de tous, planent à 160 DA le kilo. C'est aussi le cas des poivrons qui sont passés, en pleine saison, de 50 à 120 DA le kilo, les piments de même et les haricots verts dépassent les 200 DA le kilo, ceux à écosser font plus de 350 DA le kilo, en perte de fraîcheur visible. La pomme de terre coûte entre 50 et 70 DA et l'oignon passe à 35 DA contre 20 DA il y a quelques jours. Pour les fruits, si vous cherchez la qualité, il faut débourser à partir de 350 DA pour le raisin, mais il y en a entre 150 et 250 DA pour des raisins dont la moitié est pourrie. C'est aussi le cas pour les poires et les pommes qui coûtent entre 150 et 300 DA pour les premières et entre 200 et 450 DA le kilo pour les secondes, toujours selon la qualité, l'endroit et le calibre. Les figues de Barbarie sont aussi demandées et coûtent entre 120 et 150 DA et les figues, en fin de saison, sont vendues à partir de 200 DA et arrivent jusqu'à 350 pour les plus belles. Le melon se maintient entre 70 et 90 DA le kilo, ce qui est plutôt cher et la pastèque, presque immangeable, vaut 35 DA le kilo. Pour les viandes, c'est le poulet qui a pris des ailes en passant d'à peine 220 DA à plus de 300 DA le kilo de poulet plein et à partir de 380 DA pour le vidé, les abats de volaille coûtent entre 750 et 850 DA alors que la dinde, en perte de vitesse car de moins en moins demandée, vaut entre 350 DA pour le tout-venant et 750 DA pour l'escalope. Les viandes rouges sont rares à être demandées à cause de la proximité de l'Aïd El Adha, certains ayant encore leur congélateur plein de morceaux de viande du mouton égorgé, mais les prix sont restés les mêmes entre 1.200 et 1.600 DA pour le bovin et entre 1.300 et 1.600 DA pour l'ovin. On ne se lassera jamais de le répéter, c'est le client qui est responsable de l'augmentation ou de la baisse des prix en évitant d'acheter ce qu'il juge trop cher, comme la courgette qui n'est pas indispensable, même si les familles ont pris l'habitude de préparer du couscous ou de la «rechta» pour la fête de l'Achoura, il n'y a qu'à s'en passer et il verra alors les prix descendre en flèche, beaucoup plus vite qu'ils ne sont montés.