Le championnat professionnel de la Ligue 1, à l'instar de celui de la Ligue 2 et des autres divisions, connaît une valse effrénée des entraîneurs. Ils sont vingt-deux entraineurs, dont trois étrangers, à avoir quitté leurs clubs respectifs, au moment où la compétition n'a pas encore atteint le mi-parcours. Encore plus, la situation risque de prendre encore une autre ampleur. Ce sont là les conséquences de cette mentalité dégradante et avec laquelle il est quasiment impossible de parler de développement du football, d'autant plus qu'aujourd'hui, c'est la «rue» qui pilote les changements des coachs avec cette pression des «supporters» ou des «pseudo-supporters». Quant aux présidents des clubs, ils ne seront là que pour acquiescer pour préserver leurs postes et leurs intérêts au détriment du développement du football algérien bien enveloppé sous le sceau de «professionnel». A ce jeu, le DRB Tadjenanet a battu le record après avoir engagé son quatrième entraineur à la veille de la dixième journée, Sofiane Nechma, après avoir «consommé» trois techniciens depuis l'entame de la préparation, deux Tunisiens, Lassaâd Lehachemi et Lotfi Djebara et l'Algérien Mounir Zeghdoud. Peut-on parler de projet sportif avec une telle mascarade ? Avec le Difaâ, on peut citer la JS Saoura qui a recruté Moez Bouakaz avant de le pousser vers la porte de sortie pour engager ensuite Saber Abdelkrim (ex-PAC), qui ne tiendra pas longtemps puisqu'il a été remercié pour faire venir Liamine Bougherara. Ce dernier a débuté la saison avec l'USMAn avant de répondre favorablement à la sollicitation de Mohamed Zerrouati qui a ramené Arab Ylies en remplacement de Saber Abelkrim. A Sétif, certains supporters, «manipulés par un ex-dirigeant», nous a-t-on révélé, ont obligé Kheireddine Madoui à mettre les clés sous le paillasson. Notre source affirme que ce départ a été programmé pour faire venir le Tunisien Nabil Kouki (ex-CABBA en 2013). Pour sa part, l'USMBA, en raison d'une gestion anarchique et l'instabilité de l'équipe dirigeante, est à son troisième entraineur, Abdelkader Yaich, qui avait succédé à Younes Ifticene, avant que Sid Ahmed Slimani ne soit obligé de rendre le tablier. Là, il faut préciser qu'à l'USMBA, chaque groupe a son «propre» coach pour des raisons que tout le monde connait. Pour sa part, Karim Zaoui n'a pas tenu longtemps, quatre journées seulement, pour quitter les lieux, et c'est El Hadi Khezzar qui l'a suppléé. Avec lui, on peut citer Arezki Remmane, dont le divorce a été consommé après quelques journées seulement avec le NAHD. A l'USMA, le Tunisien Kais Yaâkoubi est parti avant même de commencer. En Ligue 2, la précipitation dans le choix de l'entraineur a été préjudiciable à l'USM Annaba qui a chipé Said Belaribi à l'ASK, avant de le remercier et enrôler Liamine Bougherara qui démissionne après trois journées. Face à cette situation, les dirigeants Bônois ont jeté leur dévolu sur Kamel Mouassa qui revient au bercail. Même cas de figure pour l'ASK. Mohamed Belachter a été remplacé juste avant le début de championnat. La débâcle concédée à Tadjenanet 1 à 6 (3e journée) a débouché sur le départ de ce dernier. Et, c'est Rachid Bouarata qui effectua son retour à l'ASK. Aussi, le MOB, le MCEE, la JSMB, l'USMH, le RCA et l'ABS n'ont pas échappé à ce phénomène qui a touché également les divisions inférieures. En somme, la valse des entraineurs continue à prendre des proportions alarmantes pouvant engendrer de fâcheuses conséquences aux clubs. La recherche du résultat immédiat, qui permet aux présidents des clubs de préserver leurs postes, semble être la seule raison de la stabilité au niveau des staffs techniques. Sinon, sur quels critères se base-t-on pour recruter un entraineur pour le limoger après quelques journées seulement ? La question reste posée. Car, à ce rythme, et au vu de ce qui se trame ici et là, il n'est pas à écarter de voir d'autres techniciens mettre terme à leur collaboration, notamment ceux qui sont menacés par l'insuffisance de résultats.