Le ressort est-il cassé entre Bernard Casoni et le public du Mouloudia d'Alger ? On peut répondre par l'affirmative si l'on tient compte de la confusion qui a régné à la fin du derby MCA-CRB. Une fin marquée par un comportement condamnable et irrespectueux envers certains supporters mouloudéens. En effet, le coach français a failli en venir aux mains avec quelques supporters qui lui ont demandé de quitter le club en raison des derniers résultats qui ne répondent aucunement aux aspirations d'une équipe de l'envergure du Mouloudia d'Alger et à l'engouement populaire qu'elle suscite. Pourtant, Bernard Casoni n'est pas à sa première sortie après sa bourde. Lors du match NCM-MCA, il a critiqué l'arbitrage d'une manière indigne d'un éducateur et de surcroît un salarié d'un club algérien. En tout cas, le technicien français est passé du statut de chouchou à celui d'indésirable. Aujourd'hui, le public du Mouloudia exige son départ, ainsi que Fouad Sakhri, le directeur sportif, et Lamine Kebir qui ont été conspués par le public du Doyen. A cet effet, on vient d'apprendre que Bernard Casoni aurait été convoqué hier dans la matinée pour une réunion d'urgence par Fouad Sakhri. Est-ce le début de la fin de l'entraîneur français ? C'est du moins l'impression qui se dégage, d'autant plus que les fans du Mouloudia évoquent les noms de Badou Zaki et Rachid Taoussi. Sur le plan comptable, il faut avouer que le MCA a bénéficié du facteur chance puisqu'il a totalisé six points sans jouer, deux matches ayant été gagnés sur tapis vert face à l'USMA et à l'USB. Ce qui signifie clairement qu'il y a une crise de résultat chez les « Rouge et Vert » puisqu'ils ne viennent de récolter qu'un seul point lors des trois dernières rencontres et concédé la bagatelle de cinq points à domicile (défaite face à la JSK et nul face au CRB). A première vue, le MCA est loin de confirmer son statut de favori au titre. Plusieurs raisons sont à l'origine de cette situation. A commencer d'abord par le recrutement où certains nouveaux éléments ne répondent pas aux critères requis par un club sacré champion d'Afrique en 1976. Ajoutez à cela les choix douteux de Bernard Casoni qui, selon notre source, a fait dans le favoritisme au sein du groupe avec des préférences à certains joueurs au détriment d'autres, sans tenir compte de l'indispensable équilibre de complémentarité. Il y a aussi la gestion des fonds du club qui n'ont pas été utilisés à bon escient pour monter une équipe compétitive qui répond à l'attachement du grand public du Mouloudia, sans oublier les libérations payées à coup de milliards. Là, certaines sources estiment que le mercato estival a coûté plus de 12 milliards de centimes. Une question s'impose: l'argent investi est-il conçu pour un véritable projet sportif ou seulement pour préserver la paix sociale ? Où en est-on de l'audit ordonné par Sonatrach ? Il y a des incohérences et des anomalies à la pelle. Aujourd'hui, la formation actuelle du MCA est bien loin de ses devancières avec des joueurs dépassés par l'âge et limités techniquement. Sur le plan de l'organisation tactique, face au CRB par exemple, Bernard Casoni n'a pas fait le poids avec Amrani Abdelkader, qui a eu le mérite de choisir les éléments qu'il faut dans ce genre de matches en tenant compte de tous les impondérables. Face à la JSK aussi, le MCA a subi une véritable correction en s'effondrant en seconde période. Ne dit-on pas que la deuxième mi-temps est celle des entraîneurs ?