La société de Maintenance des équipements industriels (MEI), filiale du groupe Sonelgaz, a signé, hier, avec General Electric (GE) une commande d'un montant de 7,5 millions de dollars de pièces de rechange fabriquées localement, pour les besoins des installations énergétiques gérées par le groupe américain en Algérie ainsi que ses clients à l'étranger. Le document a été paraphé par le directeur général de MEI, Idir Yettou, et le vice-président de GE Power MENA, Midhat Mirabi, en présence du ministre de l'Energie, Mohamed Arkab et le P-DG du groupe Sonelgaz, Chaher Boulakhras. Il s'agit de la première commande dans le cadre du contrat d'achat conclu en 2017, entre le MEI et GE, pour un montant total prévisionnel de 990 millions de dollars, sur 20 ans. Pour la période 2020-2024 le volume prévisionnel sera de 117 millions de dollars, ajoute M. Arkab soulignant qu'une partie de la production de MEI sera exportée à travers les filiales du GE à l'international, notamment en Afrique. Ce contrat est le fruit de discussions engagées en 2016 avec la société GEAT, issue d'un partenariat entre Sonelgaz et GE, pour mettre en place un contrat de maintenance, à long terme, des centrales équipées de turbines à gaz. En contrepartie, GEAT et le partenaire américain doivent assurer l'accompagnement des ateliers MEI et garantir le contrat d'achat de pièces de rechange d'égale durée que le contrat de maintenance. Pour cela, les ateliers MEI, situés à Msila, ont été mis aux standards du constructeur américain, dans le cadre du processus de qualification et de certification, finalisé en 2019 par GE. L'analyse des capacités de MEI et de ses moyens a permis de statuer sur le type de pièces de rechange qui doivent être lancées en fabrication. Le choix a été porté sur les pièces nobles de haute technologie et à forte valeur ajoutée. Le contrat d'achat MEI/GE commence par un montant annuel de 1 million de dollars, la première année, pour atteindre 90 millions de dollars lorsque MEI monte en compétence et réalise la fabrication avec des coûts compétitifs, soit un montant total allant jusqu'à 990 millions de dollars, sur toute la période, selon les explications du ministre de l'Energie. Capacité additionnelle de 20.000 MW dans 10 ans Par ailleurs, selon son P-DG, le groupe Sonelgaz envisage d'augmenter ses capacités de production électrique de 20.000 MW additionnelles dans 10 ans. « Nous disposons d'un parc de production totalisant une capacité installée de 21.000 MW. Pour répondre à la demande additionnelle, nous allons réaliser en l'espace de 10 ans, un parc de production équivalent à celui réalisé en 50 ans, soit 20.000 MW de capacité supplémentaire », a déclaré hier M. Boulakhras. La concrétisation de cet important programme est conditionnée par le développement des capacités locales de réalisation et d'une industrie locale des équipements et composants qui « contribuera à assurer notre sécurité énergétique mais aussi construira un puissant catalyseur pour la diversification de l'économie nationale », souligne le P-DG. Une stratégie d'intégration nationale de Sonelgaz qui s'appuie notamment, sur des partenariats avec des groupes industriels internationaux spécialisés dans la production des équipements et des technologies, en accompagnement d'un développement d'une industrie de sous-traitance locale. Cette stratégie vise également à « algérianiser » la maintenance, fabriquer localement les pièces de rechange, localiser en Algérie des usines de fabrication d'équipements de pointe, de développer le génie et l'expertise, en matière d'engineering, de réalisation et de montage, selon le P-DG. Cette politique mènera à l'abandon de la formule « Clés-en-mains » dans les contrats concernant les ouvrages complexes qui seront, désormais, réalisés en lots totalement décomposés. « Cette décomposition des lots favorisera la fabrication locale de bon nombre de composants et l'émergence, localement, de nouvelles petites entreprises et sociétés sous-traitantes, y compris de réalisation », a relevé M. Boulakhras.