L'Algérie a proposé, jeudi lors du 8ème sommet du comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye, d'accueillir un «forum de réconciliation nationale» entre les protagonistes de la crise dans ce pays. «Le comité a pris note de l'offre de l'Algérie en vue de rapprocher les différentes vues et promouvoir le retour aux négociations, et ce conformément aux décisions antérieures de l'Union africaine sur la réconciliation en Libye», selon le communiqué final du comité de haut niveau de l'UA sur la crise en Libye qui s'est réuni à Brazzaville (Congo). Le comité a rappelé «l'urgence d'un dialogue inclusif réunissant toutes les parties libyennes pour promouvoir la cessation du conflit et la recherche d'une solution». Le 8ème sommet du comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye, tenu jeudi à Brazzaville, a réaffirmé son attachement à l'intégrité territoriale du pays, à son unité nationale et à son indépendance, ajoute le communiqué final. C'est le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qu était présent aux travaux du sommet. «L'Algérie, qui se tient à équidistance entre les deux parties libyennes, fait preuve d'un maximum de neutralité, tout en appuyant la légitimité des institutions reconnues internationalement. Elle réitère aujourd'hui sa disposition à rapprocher les positions des parties belligérantes et abriter toute réunion entre les frères libyens pour contribuer à trouver une solution à la crise et jeter les bases d'un nouvel Etat stable», a déclaré M. Djerad devant les chefs d'Etat et de gouvernement participants à ce sommet. Le Forum de réconciliation nationale inter-libyen inclusif devrait se tenir durant l'année 2020, en coordination avec les Nations unies. Il devra proposer une période de transition, présenter l'avant-projet de Constitution et suggérer la date du référendum constitutionnel et celle des élections présidentielles et législatives. Le comité de haut niveau indique en outre «apprécier» les efforts des pays voisins de la Libye et les «sacrifices» consentis pour venir en aide aux populations libyennes affectées par la crise. Cesser les «interférences extérieures» Le Comité a également condamné «fermement» la poursuite des combats dans la capitale Tripoli et ses environs et a réitéré «l'urgence d'un cessez-le-feu complet et effectif accompagné d'un mécanisme de surveillance dans lequel l'Union africaine sera associée». Il a également condamné «la poursuite des interférences extérieures en Libye au lendemain des engagements pris à Berlin» et renouvelé son appel à «tous les acteurs extérieurs pour qu'ils cessent immédiatement toute ingérence dans les affaires intérieures de la Libye, notamment la livraison d'armes et le recrutement de mercenaires». A cet effet, le comité a appelé les Etats membres de l'UA «à déployer des observateurs militaires, une fois les conditions réunies, pour participer au mécanisme de surveillance du cessez-le-feu et être en lien avec les parties libyennes». Le comité a insisté sur le strict respect de l'embargo décrété par le Conseil de sécurité sur les armes en Libye, appelant ce dernier à appliquer «les sanctions prévues en cas de violation», tout en condamnant «énergiquement» les activités terroristes, l'emploi des combattants étrangers et le recours au mercenariat, ainsi que toute facilitation de transit, de transport ou de recrutement illégaux.