L'incidence du cancer chez les hommes a régulièrement augmenté au cours de la dernière décennie. Le cancer de la prostate se place en 4e position des types de cancers qui affectent les hommes après celui du poumon, le cancer colorectal et de la vessie avec une incidence de 11,8 pour 100.000 habitants en Algérie, alors qu'il ne figurait pas, il y a une quinzaine d'années, dans la liste des 10 cancers qui touchent l'homme. En 2019, pas moins de 236 nouveaux cas ont été enregistrés par le centre hospitalier universitaire d'Oran, soit près de 17% des nouveaux cas de cancers enregistrés. Plusieurs facteurs influencent le risque de cancer de la prostate, l'âge est le plus établi; le risque augmente à mesure que les hommes vieillissent, ceux qui ont plus de 45 ans et qui ont des antécédents familiaux de cancer de la prostate sont les plus à risque. Les spécialistes déplorent le fait que des patients arrivent à un stade avancé de la maladie présentant des métastases. Selon les spécialistes, dans 15 à 20 ans, ce cancer deviendra un véritable problème de santé publique si une politique à long terme n'est pas envisagée, prévoyant une population de plus en plus vieille. Plus de 12% de la population masculine algérienne est âgée de plus de 55 ans, ce qui les place dans le groupe à risque du cancer de la prostate. Notons aussi que l'évolution du cancer de la prostate est lente et ses symptômes ne sont pas visibles en début de maladie. Le cancer de la prostate est souvent à croissance lente et provoque généralement des symptômes bénins qui peuvent être attribués à des affections non cancéreuses affectant des patients masculins dans le même groupe d'âge. C'est pourquoi, les spécialistes recommandent le dépistage tous les deux ans. Pour rappel, pas moins de 1.438 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés en 2019 au service d'oncologie du centre hospitalier universitaire d'Oran. Le service d'oncologie du CHUO d'Oran prend en charge des cancéreux des différentes wilayas de l'Ouest. Quelque 16.000 cancéreux sont pris en charge par ce service. Selon un communique de la cellule de communication de cet hôpital, parmi les nouveaux cas, 194 cancers de sein, 151 cancers des poumons, 168 leucémies, 236 cancers de la prostate, 91 cas de cancer du colon et 22 cas de cancer de l'utérus entre autres. Le dépistage a une très grande importance dans la prévention de certains cancers. Il permet un diagnostic plus précoce de la tumeur et, par conséquent, la mortalité, les douleurs, et les traitements parfois lourds, tels que les chimiothérapies, peuvent parfois ainsi être évités ou réduits. Le plus souvent, ce n'est pas la douleur qui permet de déceler un cancer : une tumeur n'est en elle-même pas douloureuse.