La puissante association des clubs européens n'a pas abandonné son projet visant à faire de la Ligue des champions sa chasse gardée. Sous la présidence du patron de la Juventus Andréa Agneli, cette association revient à la charge pour assouvir ses ambitions pour le moins contraires à l'éthique sportive. Or, ce que veut imposer cette structure est tout simplement anormal. De toute évidence, les dirigeants des gros clubs sont devenus un véritable cauchemar, non seulement pour l'UEFA, mais également pour les clubs ne faisant pas partie de cette coalition. Ils ne veulent pas que « l'ordre établi » soit remis en cause par les clubs moins nantis. De fait, l'ACE a déjà imposé des changements en brandissant la mesure d'une Ligue fermée. En peu de mots, ils entendent imposer une formule qui leur garantirait la qualification tous les ans et accroitre leurs richesses, déjà conséquentes. Aussi, ils sont déterminés à moyenne échéance à obtenir gain de cause auprès d'une UEFA de plus en plus vulnérable. Par ailleurs, il faudra tenir compte aussi de la proposition du président du Real Madrid Florentino Perez, une «Super ligue» de deux divisions de dix clubs dont l'application est prévue en 2024. Il va de soi que si ce projet venait à se réaliser, ce serait l'arrêt de mort de la Ligue des champions. C'est d'ailleurs l'avis du président de l'UEFA, Ceferin : « Cela tuerait le foot. Je tiens à rappeler l'interdiction des Ligues fermées, cela signifierait l'arrêt de mort de notre sport. Nous ne le permettons pas ». Cette déclaration renforce la position de Lars Christian Olsson, président des ligues professionnelles regroupant 244 clubs qui veut contrer les projets des gros clubs. Il est soutenu par plusieurs responsables connus comme Karl Rummenigge, président du conseil du Bayern Munich et les clubs lésés. Leur argumentation est logique, leurs supporters étant très attachés à leurs championnats nationaux, qui brassent des sensibilités sportives et régionales. Le principal opposant Adréa Agneli, président de l'ECA, a déclaré vouloir écarter toute concurrence : « J'ai le plus grand respect pour l'Atalanta pour son parcours. Mais, grâce à une seule belle saison, Atalanta a eu un accès direct à la Ligue des champions. Est-ce normal ?» Pour lui, Atalante en Ligue des champions avec le treizième budget de la Série A est une anomalie. Il est vrai le club de Bergame est déjà en quarts de finale de la Ligue des champions et dispute le titre à la... Juventus, la Lazio et l'Inter Milan, autrement mieux nantis financièrement et en effectifs de valeur. Or, ces performances sont purement sportives et dont l'explication repose sur une gestion technique rationnelle et intelligente, avec un effectif pourtant composé de joueurs inconnus. Pour lui, la glorieuse incertitude du sport est une vision dépassée. Malgré la conquête de plusieurs titres de série A consécutifs, Agneli rêve de voir son club se maintenir au plus haut de la pyramide européenne. Le président de l'UEFA pourra-t-il tenir ses promesses et contrer les projets des gros clubs ? Alors, qui aura le dernier mot dans ce bras de fer ? En attendant, et alors que la question de la possible reprise de l'édition 2019-2020 de la Ligue des champions est prégnante, l'instance européenne planche déjà sur l'opus suivant. Et selon The Times, elle envisage de raccourcir la phase de qualification... voire de la supprimer, ce qui vaudrait aussi pour la Ligue Europa. Conséquence : les clubs ayant obtenu leurs billets pour le troisième tour de qualification de la C1, seraient évincés.