Le port du masque est de plus en plus recommandé par les autorités, notamment dans «certaines situations» et dans «certains endroits». Son port sera même obligatoire si jamais le gouvernement décide d'opter plus tard pour le déconfinement. Sachant que dans certaines wilayas du pays, à Alger à tire d'exemple, le port de masques est désormais obligatoire pour les propriétaires et employés des locaux commerciaux autorisés à exercer leurs activités. Mais beaucoup de questions voire beaucoup de confusion autour de la disponibilité des masques, sur les types de bavettes qu'on doit porter et sur leur distribution, alimentent les débats sur les réseaux sociaux et sur les médias. Le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), Messaoud Belambri, a tenu à apporter des clarifications au sujet de la vente et la disponibilité des bavettes. Tout le monde atteste que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) a joué un rôle important dans la prise en charge des besoins des infrastructures sanitaires en matière d'équipements de prévention et de médicaments. Sachant que la mission principale de la PCH est de servir les quelque 1.255 structures hospitalières publiques ou privées et ce, à travers des annexes régionales (Alger, Oran, Annaba, Djelfa et Biskra). Le premier responsable de la Pharmacie centrale des hôpitaux ainsi que les responsables du secteur sanitaire ont affirmé qu'on «dispose d'un stock de plus de 6 mois en matériels et équipements médicaux dont les bavettes et la chloroquine». Mais, dans le milieu hospitalier et le milieu sanitaire, certains continuent à dénoncer non pas le manque de bavettes mais leur distribution par petites quantités. Le président du SNAPO, Messaoud Belambri que nous avons contacté, a tenu à préciser que les choses sont en train de s'améliorer au fur et à mesure. Il a tenu à souligner que la PCH a garanti, jusque-là, la disponibilité de plusieurs millions de bavettes de type FFP2 et FFP3 et masques chirurgicaux destinés essentiellement aux personnels médicaux et aux malades. L'on constate «une certaine amélioration, les structures de santé sont aujourd'hui mieux dotées en matière d'équipements de protection, notamment de bavettes à usage professionnel». Et d'expliquer que les pharmacies d'officine étaient confrontées au même problème au départ. «On recevait une dotation émanant de la PCH, de 5 à 7 bavettes, mais aujourd'hui on reçoit une moyenne de 10 à 14 masques par officine», en soulignant que ces dotations sont «payantes», et qui sont distribués aux pharmaciens par le biais des répartiteurs de la parapharmacie. Ce sont, dit-il, des bavettes à usage professionnel qui restent insuffisantes, mais «que nous arrivons à combler par des masques qu'on se procure auprès des quatre unités de production à travers le pays, toujours par le biais des distributeurs». Et d'affirmer qu'aujourd'hui des petites unités de confection et des centres de la formation professionnelle ont été mis à contribution pour fabriquer localement des équipements de protection. «Certes ce ne sont pas des bavettes de types FFP2 et FFP3, mais elles sont efficaces par le fait qu'elles disposent d'un tissu filtre». Ces derniers sont en vente dans les pharmacies au prix de gros entre 70 à 75 DA, sachant que le prix de revient est de 45 DA la bavette. Dans ses déclarations à la presse, le directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux Tarik Djaâboub a affirmé qu'il y a 4 opérateurs en Algérie versés dans la confection des bavettes, en plus des quantités importées. Il a également précisé que la pharmacie a commencé il y a environ deux semaines à vendre les bavettes aux distributeurs en gros traitant avec les pharmacies pour les fournir aux citoyens à des prix raisonnables, dans lesquels la pharmacie a abandonné sa marge bénéficiaire. Pour ce qui est de la distribution des masques à usage professionnel au niveau des hôpitaux, M. Djaâboub a affirmé que «le rôle de la PCH se limite à la sécurisation des commandes et de leur soumission à ceux qui y ont droit». Il a déclaré à cet égard que «nous ne pouvons pas intervenir dans la gestion de l'offre, je ne peux jamais commenter ce qui se passe dans le processus de distribution. Chaque hôpital détermine ses besoins et c'est à la PCH de fournir ces équipements de protection. Quant à la gestion, elle est du ressort des établissements de santé». Les bavettes «alternatives», mieux que rien Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, avait recommandé aux citoyens le port du masque dans ses récentes déclarations. Il avait même appelé les citoyens à confectionner leurs propres bavettes à la maison et ne pas attendre à ce que l'Etat les fournisse. En précisant que celles qui sont importées de Chine sont destinées aux personnels de santé qui doivent avoir des masques conformes aux normes. Messaoud Belambri soutient cette idée, en précisant que les bavettes «alternatives» sont aussi utiles pour le grand public car, dit-il, on ne peut pas dans ces circonstances de crise sanitaire mondiale fournir des bavettes à plus de 40 millions d'habitants renouvelables quotidiennement. Et de préciser que confectionner des masques grand public, qu'ils soient jetables ou en tissu, lavables et réutilisables, est toujours utile, que ce soit par des unités de confection ou à la maison, «je dirais que c'est mieux que rien». Il a affirmé qu'il a constaté en tant que professionnel dans le secteur de la pharmacie qu'il y a eu tout de même une prise de conscience de la part des citoyens sur le port des bavettes et la demande est en hausse de jour en jour. Concernant les masques médicaux, le Dr Belambri a précisé que selon ses informations «les stocks au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux s'élevaient actuellement à entre 15 à 20 millions de masques, des stocks variables selon la distribution et leur renouvèlement».