Près de 700 Algériens qui se trouvent actuellement dans diverses régions d'Espagne et du Portugal sont dans l'attente depuis quelques jours d'être fixés sur la date et l'heure d'arrivée du ferry devant les rapatrier en Algérie. Annoncée une première fois pour la semaine ayant précédé la fête de l'Aïd, l'opération de rapatriement qui devait être assurée par El Djazaier 2, a finalement été suspendue faute d'autorisation du port d'Alicante, avant qu'elle ne soit de nouveau réactivée à la faveur de la décision des autorités espagnoles d'inclure ce dernier parmi la liste des ports autorisés à accueillir des ferries pour le transport des voyageurs. Une information confirmée par José Vicente Martínez, directeur de Romeu y Cía et représentant d'Algérie Ferries en Espagne, qui a estimé, cité par le journal espagnol «Diarioinformacion», qu' «après l'inclusion du port d'Alicante dans la liste des points d'entrée autorisés dans le pays, il est à espérer que le car-ferry algérien accoste à Alicante durant cette semaine», sans pour autant donner de date précise. Un rapatriement attendu par «près de 700 Algériens» qui, selon M. Martínez, sont pris au piège dans la péninsule depuis déjà près de deux mois marqués par l'état d'alerte et la fermeture des frontières qui s'en est suivie à cause de la pandémie du coronavirus. Le représentant de la compagnie maritime algérienne est revenu sur les circonstances de l'annulation de l'opération de rapatriement du 19 mai dernier. «Dès qu'Alger nous a informés du départ du navire, nous avons immédiatement informé le port qu'il n'y avait pas d'autorisation et qu'il devait l'inscrire sur la liste» des frontières ouvertes, explique M. Martinez. Il y avait d'autres options pour son arrivée dans la semaine prévue, comme Valence ou Barcelone, mais Alicante restait une option préférentielle en raison du grand nombre de personnes bloquées qui attendaient dans la province. L'autorisation doit non seulement être publiée au BOE, mais elle comporte également l'obligation de respecter des mesures d'hygiène extrêmes. «De nombreux Espagnols qui étaient coincés en Algérie viendront probablement aussi sur le ferry», a déclaré le directeur de Romeu y Cía. Actuellement, environ 250 ressortissants algériens se trouveraient dans la ville d'Alicante et ses environs. Selon des témoignages de représentants de la communauté algérienne en Espagne, «beaucoup de nos compatriotes sont arrivés en Espagne avec un visa de vacances. D'autres sont venus pour deux ou trois jours, pour voir leur famille ou pour des soins médicaux». La vitesse avec laquelle les évènements se sont enchaînés notamment avec la prise des mesures de confinement et la fermeture des frontières, a pris tout le monde de court et beaucoup de ces ressortissants arrivés en Espagne avec un budget compris entre 1000 et 2000 euros se sont très vite retrouvés en difficulté. Heureusement que la diaspora algérienne, qui gère de nombreuses entreprises dans la capitale, a pris ses responsabilités en étant le principal réseau de soutien pour ceux qui sont restés sur le sol ibérique en pleine pandémie. La route maritime entre l'Algérie et l'Espagne est interrompue depuis le 13 mars dernier, date à laquelle, selon Romeu y Cía, le dernier ferry entre Alicante et Oran est parti, bien qu'il y avait encore des places disponibles.