Lors de son entrevue périodique avec des médias nationaux, diffusée vendredi soir, le président Tebboune a déclaré que «l'Algérie est un Etat transparent et je suis, plus que jamais, attaché à la transparence car nous n'avons rien à cacher», assurant que sa préoccupation majeure est le peuple, et notamment ses classes moyenne et ouvrière. Soulignant l'importance qu'il accorde aux préoccupations des Algériens, il a assuré que chaque citoyen aura ses droits mais qu'il faut laisser au gouvernement le temps de concrétiser les différentes exigences du développement. Le président de la République a mis en garde, dans ce contexte, contre l'instrumentalisation par divers moyens et des plans visant l'Algérie. Il a évoqué «un acharnement extérieur d'où la nécessité de la vigilance pour mettre en échec ces desseins. Par ailleurs, le président Tebboune a évoqué des «dérapages prévisibles» lors du débat sur l'avant-projet d'amendement constitutionnel concernant les constantes de la nation. Revenant sur la polémique autour des points inhérents aux constantes de la nation dans le cadre de l'avant-projet de l'amendement constitutionnel, le Président a réitéré sa confiance aux membres du comité d'experts, à leur nationalisme et leur attachement aux constantes de la nation, des éléments «qui ne souffrent aucun doute», a-t-il soutenu. Le président Tebboune a évoqué la participation de l'Armée nationale populaire (ANP) aux opérations militaires en dehors des frontières, affirmant qu'une telle participation «n'interviendra qu'avec l'aval du peuple à travers ses représentants au Parlement». Déconfinement : décisions scientifiques et non politiques Pour ce qui est de la situation sanitaire, le président Tebboune a souligné que toutes les décisions à prendre concernant le déconfinement «seront des décisions scientifiques et non politiques ou administratives». M. Tebboune a salué la culture de prévention chez les citoyens, affirmant que «tous les chiffres du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du coronavirus étaient transparents». Par ailleurs, il a invité les entreprises économiques impactées par la pandémie du Covid-19 à faire preuve de «transparence» et d'»honnêteté» en sollicitant l'aide de l'Etat qui dispose des moyens de contrôle nécessaires pour vérifier la crédibilité des données fournies au sujet des pertes subies. Tout en admettant l'impact multilatéral de la pandémie, il a minimisé l'incidence financière, estimant que «sur le plan financier, il n'y a pas eu un impact considérable car nous avions pris nos précautions». «La politique de solidarité nationale sera maintenue et aucun citoyen ne sera lésé», a-t-il ajouté, annonçant que les jours à venir verront la levée de suspension sur certaines activités commerciales. «Des choses se trament» contre «notre stabilité intérieure» Lors de cette entrevue, le président Tebboune a précisé que les augmentations fiscales contenues dans la LFC 2020, notamment celles relatives aux prix des carburants, dont l'impact est insignifiant, ont été accompagnées de décisions visant à soutenir le pouvoir d'achat du citoyen. Il a cité, dans ce sens, la réévaluation du SMIG à 20.000 DA et l'exonération des salaires équivalents ou inférieurs à 30.000 DA de l'IRG, ce qui induit, a-t-il expliqué, «une augmentation mensuelle de 20 à 25%». Il a mis en garde contre les tentatives de semer le trouble et l'anarchie par l'exploitation de certaines tribunes médiatiques et les réseaux sociaux. Et d'ajouter : «Il n'est ni logique ni acceptable qu'une chaîne étrangère, accréditée en Algérie, se déplace dans des stations-service pour interviewer les citoyens sur les récentes augmentations des prix des carburants, d'une manière qui révèle que le but est clairement d'attiser la colère et le mécontentement». «Au vu des rapports qui me parviennent, et que je suis attentivement, je peux affirmer que des choses se trament pour attenter à notre stabilité intérieure. Nous avons déjoué leur premier plan, puis le deuxième et nous resterons vigilants contre toutes leurs tentatives désespérées», a-t-il poursuivi. Une «Agence nationale de la sécurité sanitaire» Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a annoncé également l'installation ce samedi de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire qui aura pour charge la mise en place d'un «système de santé développé offrant des soins de qualité» outre une plus large prévention contre les différentes maladies. Cette agence regroupera des spécialistes et des experts algériens de renommée internationale dans le domaine de la médecine, qui connaissent très bien les systèmes de santé aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, et ils vont travailler avec des experts et des médecins qui connaissent la réalité locale, a fait savoir M. Tebboune. Il a également indiqué que les idées de cette nouvelle agence qui aura à poser un diagnostic détaillé du système de santé «sont multiples et versent toutes vers la mise en place d'un système de santé développé en adéquation avec les besoins d'un pays avancé». Estimant que le système de santé algérien était «le meilleur» en Afrique et au Maghreb car reposant sur le principe de la gratuité des soins, en rappelant qu'il n'y avait pas une localité sans salle de soins. «La solution en Libye ne saurait être militaire» Concernant les relations diplomatiques avec certains pays, M. Tebboune a précisé que l'Algérie et la France «sont deux grands Etats, en Afrique pour l'un et en Europe pour l'autre, qui ont des intérêts communs les obligeant à travailler ensemble, mais cette bonne intention se heurte parfois à des tentatives de lobbies de susciter des conflits, et par conséquent de nuire à ces intérêts». Le président Tebboune a évoqué également les relations entre l'Algérie et les Etats-Unis, soulignant «l'amitié de longue date et le respect mutuel» existant entre les deux pays. Il a cité également l'Allemagne, rappelant les relations bilatérales économiques importantes dans de nombreux secteurs. Concernant la crise libyenne justement, le président de la République a rappelé que l'Algérie se tient à équidistance de l'ensemble des parties et est disposée à aider à mettre un terme à la crise et à l'effusion de sang. Pour lui, la solution en Libye ne saurait être militaire. Quel que soit le nombre de victimes, le retour à la table des négociations «est un impératif d'où la nécessité de les engager», a-t-il souligné, réaffirmant «la disponibilité de l'Algérie à assister les Libyens pour mettre un terme à la crise et en finir avec l'effusion de sang».