Synonyme de délivrance pour les tributaires des petits bénéfices rapportés par un large éventail d'activités, naviguant dans le sillage du balnéaire, la réouverture des plages a fait volé en éclats la sordide platitude qui prévalait sur toute la côte de la contrée d'Aïn El Turck depuis l'entame de la saison estivale. Décolorés par la pluie, le soleil et le vent, les parasols aux couleurs bigarrées, qui sont reparus spontanément, ont également contribué à une certaine note de gaité. «Nous nous estimons un tant soit peu vernis. Nous avons glandé à attendre la réouverture de notre gagne de pitance en craignant grandement une péroraison en queue de poisson de la saison estivale et ce, avec tous les impacts négatifs, qui en découleraient notre maigre budget. Nous tentons d'exploiter le peu qui reste de la saison estivale» ont péroré avec une humeur bilieuse des jeunes faisant partie de la faune de l'informel, qui exercent diverses activités sur les plages du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck avant de renchérir «nous nous enlisions pernicieusement déjà dans les sables mouvants de la débine et nous nous demandions comment nous en extirper. Les problèmes ne vont pas s'arrêter avec le déconfinement. Nos familles vont encore manger beaucoup de pain rassis parce que tous nos emplois ne vont durer que très brièvement. Les maigres ressources du foyer se sont taries et les dépenses ont augmenté». Selon les témoignages recueillis par Le Quotidien d'Oran, pour les familles démunies de la municipalité d'Aïn El Turck, dépendantes des activités saisonnières, qui se débattent dans la versatilité des lendemains, les frais d'alimentation, le loyer et les charges sont devenus insurmontables durant la fermeture des accès aux plages en cette période, dont certains ont été emmurés par l'indigence de l'esprit, qui a fait preuve de pagnoterie face à la situation sanitaire. Un ridicule outrancier. «Nous avons fait entre-temps appel à la débrouille, une équation aux mille inconnues, qui multiplie l'incertitude dans laquelle nous avons tenté de subsister dans un contexte légendaire au chômage forcé» ont encore ajouté nos interlocuteurs avec une pointe de dépit. Toujours est-il que l'ambiance particulière, qui s'est installée sur les plages de cette contrée, dès le début de ce long weekend, prolongé par un jeudi férié, semble à priori avoir ressuscité de ses cendres la version originale des lieux avec ses joies que procure la baignade, ses contraintes avec un environnement sordide et ses désagréments engendrés par l'inculte et l'incivisme. Il importe de noter qu'un plan sécuritaire «Azur» a été installé au niveau des plages de ladite contrée. Il s'agit d'un dispositif sécuritaire spécial «Azur» qui a été mis en place mercredi par les services de la sûreté de wilaya d'Oran et ce, suite à la décision d'ouverture progressive des espaces touristiques et de loisirs tout en veillant au respect des mesures de prévention contre Covid-19. Le responsable de la cellule de communication de la sûreté de wilaya, Salim Aroua, a indiqué à que «les moyens déployés dans le cadre de la saison estivale (plan Azur) ne concernent pas seulement la sécurité des biens et des personnes, mais visent aussi à faire respecter, au niveau des plages, les mesures de prévention contre la propagation du coronavirus». Le dispositif a été installé au niveau de la plage «Beau Séjour», dans le chef-lieu, en présence du chef de la sûreté de daïra, Achem Laïd, qui a indiqué que «ces mesures interviennent en application des décisions concernant l'ouverture progressive des lieux en question, qui connaissent actuellement un grand rush estival. Ce plan sécuritaire exceptionnel est focalisé particulièrement sur le respect des mesures de prévention pour tenter d'endiguer la propagation du virus». Notons que le dispositif sécuritaire, assuré par des agents en civil et/ou en tenue relevant des différents services opérationnels de la sûreté (motorisés ou pédestres), a également pour mission de veiller à la gratuité des plages et d'inciter les citoyens à dénoncer tous les dépassements constatés en appelant les numéros verts mis en place. Des postes de police ont été également aménagés au niveau des plages qui font partie du territoire de compétence de la sûreté de wilaya.