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En moins d'un mois: Deuxième visite de Boukadoum au Mali
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 09 - 2020

Le ministre des Affaires étrangères s'est envolé, hier, pour Bamako, au moment où les putschistes militaires veulent s'imposer comme «organes civils de transition» pendant les 18 mois qui séparent la tenue des élections présidentielles. Sabri Boukadoum devra aussi faire face aux Maliens qui veulent modifier l'accord d'Alger de 2015.
C'est la 2ème visite de travail que Boukadoum effectue en l'espace de moins d'un mois dans la capitale malienne où selon le communiqué du MAE « il aura des entretiens sur la situation dans ce pays». Tout autant que pour la première qu'il a eue, le 28 août dernier, dix jours après le coup d'Etat contre le président malien, Ibrahim Boubakr Keita, Boukadoum inscrit sa visite «dans le cadre des relations fraternelles, d'amitié et de coopération qui lient l'Algérie au Mali».
Le communiqué affirme que le MAE «aura une série d'entretiens avec plusieurs interlocuteurs maliens et internationaux sur la situation, dans ce pays».
Provoquée le 18 août par des militaires maliens, la destitution de IBK, de son Premier ministre, du président de l'Assemblée nationale et d'autres personnalités civiles et militaires, a été condamnée par l'Union Africaine et la Cdeao (Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest). Cette dernière a depuis, mis le Mali sous embargo pour l'obliger à revenir à l'ordre constitutionnel. Le pays évolue, ainsi, sous de lourdes sanctions économiques, financières, gel de ses flux commerciaux et fermetures de ses frontières avec ses voisins de l'Ouest. Sanctions dont les conséquences négatives plombent la vie de ses populations. Présidée par le colonel Assimi Goïta, une délégation composée de putschistes s'est déplacée, la semaine dernière à Accra, capitale du Ghana, pour tenter de convaincre la Cdeao de la levée de l'embargo mais en vain. «Nous espérons parler de jours et non de semaines», lui a dit le président ghanéen Nana Akufo-Addo, élu cette année à la présidence tournante de la Cdeao, pour lui rappeler que la levée des sanctions imposées aux nouveaux dirigeants de Bamako est conditionnée par «le retour à l'ordre constitutionnel dans les 12 mois qui suivent le coup d'Etat». Rien ne semble cependant rapprocher les militaires putschistes de ces institutions régionales et aussi d'autres internationales en ce qui concerne la gestion de la période de transition qui a été entamée dès le coup d'Etat.
Un «organigramme» militaire pour une transition de 18 mois
Intronisé chef de la junte et président du CNSP, le Conseil national pour le salut du peuple, mis en place le 19 août pour régenter le pays, le colonel Assimi Keïta, ce commandant des forces spéciales, dans le centre du Mali, pourtant proche de la Cdeao, a imposé avec ses pairs une période de transition de 18 mois durant laquelle il veut s'imposer comme président ou vice-président, au cas où le général Moussa Sinka Coulibaly, proche de IBK et notamment de la France n'aura pas la main sur le poste de président. Un autre militaire (parachutiste), Modiba Sidibé, ancien secrétaire général à la présidence (2002), présenté, lui aussi, comme proche de la France, est pressenti au poste de Premier ministre. Cet «organigramme» a été élaboré par les soins du CNSP après qu'il ait mené le 12 septembre dernier, une concertation nationale de trois jours avec les forces politiques, syndicales, civiles et militaires. Seul le M5-RFP (Rassemblement des forces patriotiques) a refusé d'adhérer à la charte signée, samedi dernier, à Bamako à l'issue de ses rencontres. Les contestataires dénoncent «la volonté d'accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP (qui) ne saurait justifier les méthodes employées, qui affaiblissent le processus de transition». La presse malienne parle déjà «d'implosion» de ce rassemblement qui regroupe entre autres politiques et syndicalistes, un grand nombre de religieux dont les plus en vue avaient soutenu IBK avant d'organiser un important mouvement populaire appelant à sa destitution. En parallèle de ce désordre politique, le CNSP a organisé samedi dernier, des funérailles officielles à l'ex président malien, Moussa Traouré, connu pour être proche de l'Algérie. Le tout se passe dans un climat de dénonciation et de condamnation de la présence militaire française depuis plus d'une dizaine d'années, dans le nord du Mali. Amina Fofana, membre du M5-RFP, a déclaré durant la concertation nationale menée par le CNSP qu' « après OBK, si on n'a pas chassé la France, on rigole ici !» Selon la presse locale, Fofana accuse «la France d'être responsable du désordre qu'il y a dans le Sahel».
«57% des Maliens pour une relecture de l'accord d'Alger»
C'est dans cette atmosphère guerrière, de conflits internes, de dissensions fratricides, de déstabilisation politique et sécuritaire, sur fond d'une longue présence militaire française qualifiée par des Maliens, de force d'occupation que le MAE algérien tente de discuter avec les officiels d'un hypothétique retour à l'ordre constitutionnel. Boukadoum devra, en outre, affronter encore et toujours, ceux qui veulent imposer «une relecture» de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé à Alger, le 15 mai 2015, par les dirigeants maliens et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) après plusieurs rounds de négociation. Une relecture voulue, faut-il le rappeler par IBK, lui-même, alors président de la République qui, en 2019 avait déclaré dans un discours à la nation que « je tiens à réaffirmer l'attachement du gouvernement malien à cet accord, quitte à en discuter certaines dispositions. L'essentiel étant d'en conserver l'esprit». Déclaration qui n'a pas été du goût des membres du CMA qui s'étaient retirés «du processus du dialogue national inclusif» lancé à cette époque. «Nous n'allons pas participer à un dialogue qui aboutira à démonter l'accord de paix, même s'il ne s'agit que de certaines de ses dispositions. Toutes les dispositions de l'accord de paix sont primordiales pour nous et leurs mises en application sont notre priorité pour parvenir à un Mali nouveau et en paix », avait déclaré un des responsables de cette coordination à la presse française repris par celle malienne. Selon cette dernière, des Maliens pensent que l'accord en question a été «remanié», lors de sa signature le 20 juin 2015 à Bamako «pour que certains de ses éléments favorisent la partition du Mali». Toujours selon la presse locale, une enquête d'opinion menée au Mali, en août dernier, sous l'égide de la Fondation allemande «Friedrich Ebert», montre que « 57% des personnes enquêtées estiment que l'accord d'Alger doit être relu ou modifié, contre 8% qui pensent le contraire et 34,7% sans opinion». En tant que présidente du Comité de suivi de sa mise en œuvre (CSA) et médiateur auprès de la Communauté internationale, l'Algérie s'est déjà prononcée contre une éventuelle révision de dispositions de l'accord en question. Elle l'a déclaré, officiellement, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, en octobre 2019, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à Alger, aux côtés de son homologue malienTiébilé Dramé. Boukadoum a affirmé que «cet accord constitue le cadre idoine pour résoudre la crise dans le nord du Mali, dans le cadre d'une approche inclusive qui allie la concrétisation de la paix et la stabilité, et la relance du développement dans le pays».
Aucun candidat algérien pour les 8 commissions de l'UA
La presse malienne a rappelé à la même période que le MAE algérien a souligné, à la 74e Assemblée générale de l'ONU, à New York, que cet accord «laborieusement négocié reste le mécanisme approprié qui s'impose, aujourd'hui, pour la prise en charge d'un règlement pérenne de la crise malienne». L'accord d'Alger, faut-il le noter, a connu beaucoup de retard dans sa mise en œuvre, en raison des tergiversations des parties en conflit et des interférences étrangères, en premier celles françaises.
Le président de la Commission politique de l'UA pour la paix et la sécurité depuis 2013, a posté jeudi dernier, un message appelant à « un retour à l'ordre constitutionnel au Mali et à une transition rapide menée par des civils». Smaïl Chergui achèvera son 2ème et dernier mandat, en tant que tel, en octobre prochain. Son poste est très convoité par le Maroc qui a déjà avancé ses pions pour son accaparement. Le Royaume marocain tout autant que l'Egypte, pour ne citer qu'eux, ont déjà chacun 4 candidats en lice pour diverses commissions. «Les élections pour les présidences des 8 Commissions de l'Union Africaine auront lieu au cours du prochain Sommet de l'UA dont la tenue est prévue pour janvier ou février 2021», nous fait savoir un diplomate algérien de renom. «Le délai de soumission des candidatures par les pays membres a expiré le 4 septembre dernier et notre pays n'a soumis aucune candidature», regrette-il. «Le Maroc a soumis des candidatures pour toutes les commissions et espère prendre la présidence de La commission Paix et Sécurité avec toutes les conséquences qui risquent d'y avoir sur le dossier du Sahara Occidental», affirme notre interlocuteur. Rompu aux arcanes de la diplomatie et du lobbying, le diplomate algérien estime qu'« avec le départ de Chergui de la présidence de la Commission Paix et Sécurité, l'Algérie qui est le plus gros contributeur financier au budget de l'UA, ne va en présider pour la 1re fois, aucune commission». Un «repli» jugé très curieux et pénalisant pour un pays qui tente d'affermir ses liens politiques, économiques et commerciaux avec l'Afrique profonde. «Il reste cependant possible pour l'Algérie de garder un certain contrôle au sein de l'UA, à condition de mener un réel travail pour la conception et la conduite d'une stratégie d'alliances », tente de rassurer le diplomate.


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