Le ministère de l'Education nationale a dévoilé les « plans exceptionnels » pour la reprise des cours dans les écoles primaire, prévue le 21 octobre, et ceux des cycles moyen et secondaire, dont la rentrée est programmée pour le 04 novembre. Ces plans permettent, selon le ministère de l'Education, de reprendre les cours en présentiel avec le principe de cohabiter avec la pandémie. Et ce, tout en tenant compte de la nécessaire préservation de la santé des élèves et des personnels. A travers des circulaires, le ministère de l'Education a détaillé les modalités d'enseignement recommandées du point de vue pédagogique, volume horaire et occupation des espaces scolaires. C'est ainsi que les écoles primaires travaillant avec un système à vacation unique devront opter pour la double vacation (matinée et après-midi), sans alternance en répartissant les élèves en groupes. Il s'agit également, selon les plans dévoilés par le ministère, d'adopter le travail par alternance entre les deux groupes tous les deux jours pour une semaine de 5 jours. Il est également prévu une alternance toutes les deux semaines et une réduction proportionnelle du volume horaire pour chaque matière, tout en se focalisant sur les apprentissages fondamentaux. Chaque groupe pédagogique devant être réparti en deux sous-groupes, avec maintien du même emploi du temps pour l'enseignant (arabe, français et tamazight). La circulaire a relevé l'impératif d'exploiter la journée libre pour les devoirs maison et l'apprentissage à distance. A noter que pour les écoles primaires travaillant en double vacation, le plan exceptionnel prévoit un système de travail (matinée et après-midi), en alternance pour tous les deux groupes. Le plan prévoit aussi une répartition des élèves en groupes, chaque groupe pédagogique étant divisé en deux sous-groupes, tout en maintenant l'emploi du temps de l'enseignant. Il s'agit, selon le même plan, d'adopter l'alternance entre les deux groupes tous les deux jours pour une semaine de 6 jours, une alternance toutes les deux semaines, avec réduction proportionnelle du volume horaire pour chaque matière, tout en se focalisant sur les apprentissages fondamentaux pour chaque matière. Un volume horaire hebdomadaire de 12 heures de cours a été fixé au titre de ce plan, lit-t-on dans la circulaire. Des classes ne dépassant pas les 24 élèves Concernant le cycle secondaire, le plan exceptionnel portant organisation de la scolarité prévoit des mesures liées notamment au découpage pédagogique des groupes en sous-groupes de 20 à 24 apprenants. Et ce à l'exception de certains groupes où le nombre d'élèves est égal ou inférieur à 24 élèves tel le cas des filières de langues étrangères, de mathématiques et de maths-techniques, ou encore de certaines disciplines dispensées en travaux pratiques ou dirigés. Le même document relève la possibilité d'exploiter les salles spécialisées (laboratoires, amphithéâtre et ateliers) au cas où le nombre des sous-groupes est supérieur à celui des locaux disponibles dans l'établissement. La circulaire ministérielle préconise d'éviter autant que faire se peut les classes tournantes pour faire respecter la distanciation physique, ou autoriser le minimum de groupes, en cas de besoin. A noter que la durée de la séance d'enseignement a été, ainsi, réduite à 45 minutes durant tous les jours de la semaine y compris l'après-midi du mardi. Dans les établissements où le nombre de classes suffit pour accueillir les sous-groupes, la circulaire prévoit la répartition des sous-groupes en deux équipes équilibrées «E1 et E2» en leur assurant une alternance +matinée et après-midi+, soit de 8h à 12h40 (6 séances en 4h30 de cours) ou de 13h30 à 17h25 (5 séances en 3h45), en fonction du volume horaire hebdomadaire des filières. L'organisation des cours pour le cycle moyen prévoit de diviser, au besoin, chaque groupe pédagogique de plus de 24 élèves en deux voire trois sous-groupes, chaque sous-groupe devant compter près de 20 élèves. Les groupes éducatifs programmés dans les grandes salles (amphithéâtre ou bibliothèque) peuvent être maintenus tels quels, avec le respect impératif, bien entendu, de la distanciation physique. La durée de la séance a été fixée à 45 minutes, selon la circulaire qui fait état d'une répartition de la journée en deux shifts, 6 séances dans la matinée pour un volume horaire de 4h30 et 5 séances dans l'après-midi pour un volume horaire de 3h45. Les journées d'études demeurent du dimanche au jeudi (soit 5 jours). S'agissant de l'Education physique et sportive (EPS) pour le même groupe pédagogique, la circulaire stipule qu'il doit totaliser un volume horaire hebdomadaire de 1h30 hors les heures de cours, en veillant à prendre en ligne de compte la capacité d'accueil de la cour de l'établissement. Les cours d'informatique, de musique et de dessin seront dispensés en alternance une fois chaque quinzaine avec un volume horaire d'une heure pour chaque discipline, la journée du samedi ayant été retenue pour l'enseignement de tamazight. Les directeurs de l'éducation (DE), les inspecteurs et directeurs des établissements scolaires ont été appelés à accorder à cette opération toute l'attention nécessaire et d'élaborer des emplois du temps hebdomadaires adaptables en fonction de la situation de chaque établissement, selon le nombre d'élèves, les groupes pédagogiques, les locaux et de l'emplacement de l'établissement. Des annonces «acceptables» pour les syndicats Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, a estimé que ces annonces sont «acceptables», précisant que la majorité des syndicats ont donné leur accord de principe, à condition que ces plans soient concrétisés sur le terrain. Il a affirmé que le département de Mohamed Adjaout avait déjà présenté des pistes et certaines recommandations qui figurent dans ces plans. « La majorité des syndicats ne sont pas opposés à cette démarche, en attendant de voir ce qui va se passer sur le terrain». « L'essentiel pour nous est de défendre les intérêts des élèves et des enseignants. Le volume horaire des enseignants n'a pas changé, un enseignant primaire totalise 30 heures de cours par semaine, sachant que ceux du collègue totalisent 22 heures et du lycée 18 heures». Le maintien du volume horaire des enseignants intact permettra à ces derniers, si les plans sont respectés sur le terrain, de donner un meilleur rendement, pour une année scolaire qui s'annonce difficile. M. Boudiba a affirmé que la révision à la baisse du volume horaire accordé aux cours, qui est passé d'une heure à 45 minutes, est une bonne chose. Sachant que les enseignants vont ainsi se focaliser sur l'essentiel, «l'enseignement des fondamentaux ». Notre interlocuteur a affirmé que les syndicats ont tous plaidé pour la répartition des élèves en groupes (chaque groupe devrait regrouper 20 à 24 élèves au maximum). D'accord pour le principe, il précise que son syndicat se prononcera et relèvera toutes les anomalies ou les dysfonctionnements si les plans ne sont pas respectés sur le terrain. Zoubir Rouina, le porte-parole du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela), s'est déjà prononcé sur ces propositions, en affirmant que son syndicat est pour la reprise scolaire tout en cautionnant ces modalités ou plans adoptés par la tutelle, « pourvu qu'ils soient appliqués sur le terrain ». Car, dit-il, « il y va de la sécurité sanitaire de l'élève, de l'enseignent et du citoyen en général ». Et de conclure : «on verra sur le terrain».