Non seulement elle devient la première vice-présidente des USA, mais Kamala Harris est aussi la première femme de couleur à occuper ce poste qui vaut bien mieux que la présidence et la royauté dans la majorité des pays du monde. Depuis que les premiers aventuriers conduits par un certain John Smith choisirent comme domicile Jamestown en Virginie pour réaliser leur rêve de fortune et les Pères pèlerins qui fondèrent la colonie de Plymouth pour y prier Dieu librement, le rêve américain n'a eu de cesse de prendre forme pour des milliers d'Américains de diverses couleurs, classes et origines et ce, malgré le Klu-Klux-Klan et l'esclavage, le racisme et le fameux I can't breathe', la haute criminalité, les dizaines de millions de pauvres, l'impérialisme, et les innombrables autres maux, l'Amérique est aussi le pays de l'aubaine pour n'importe quel Américain comme l'a si bien souligné le tout nouveau président Joe Biden. L'égalité des chances ou la prééminence de la méritocratie qui a permis à la femme aux multiples identités (BBC) de devenir la lieutenante du tout-puissant président des USA. Kamala est une indo-américaine, à la fois afro-américaine par le lignage de son père qui est jamaïcain et asio-américaine par celui de sa mère. Son père, Donald J. Harris, est économiste et enseignant à l'université de Stamford tandis que sa mère est biologiste et oncologue, mais également enseignante à l'université McGill. Avec un tel cocon intellectuel, Kamala ne pouvait pas rater ses études et elle fait les études qui mènent à la politique, à savoir le droit et les sciences politiques. Elle devient procureure et première procureure générale américaine à San Fransicsco en 2003 et procureure générale de la Californie de 2011 à 2017, l'année où elle fait son entrée au Sénat et intègre la commission de justice et se fait remarquer par une opposition farouche à l'administration Trump. Elle acquiert la notoriété en se lançant dans des combats en faveur des justiciables, des femmes, l'interdiction des fusils d'assaut et bien d'autres causes. Issue d'un mariage mixte, Kamala fonde un foyer mixte et se marie à l'avocat blanc Doug Emhoff et devient la belle-mère de ses deux filles. En novembre 2020, le rêve américain devient réalité pour Kamala Harris et pour beaucoup d'autres Américain(e)s qui peuvent désormais espérer faire une incursion dans le cercle restreint des WASP (White Anglo-Saxon Protestants) à l'instar d'un certain JFK dans les années 1960 et un certain Barack Obama plus récemment. Le rêve de Kamala est aussi synonyme d'espoir pour tous les quinquagénaires de par le monde qui réalisent avec bonheur qu'une haute carrière politique peut démarrer dans la deuxième moitié de la cinquantaine quand sous nos latitudes, la cinquantaine amorcée signifie la fin de l'activité professionnelle, voire de l'activité tout court, pour des milliers d'individus qui ont cessé de rêver. Le rêve devient par contre réalité pour Kamala Harris qui est bien partie pour devenir la première présidente lors des prochaines élections en novembre 2025 si elle brille à Washington comme elle l'a fait avant. Le rêve américain est aussi et surtout cette chance offerte aux Américains de briguer des postes clés aussi bien dans l'exécutif que dans le législatif comme, Ilhan Omar (première congreswomen voilée) et Rashida Tlaib, deux femmes issues de pays hautement martyrisés, la Palestine et la Somalie. Dépités, les quinquagénaires peuvent se laisser tenter par l'envie de participer à la prochaine loterie américaine non pas pour devenir vice-président, mais pour que leur progéniture le devienne peut être un jour.