Certains médias ne sont pas allés par quatre chemins, estimant que le MCA a le meilleur effectif de la Ligue 1 avec des individualités marquantes dans les trois compartiments de l'équipe. En revanche d'autre voix pensent que cette prise de position est une arme à double tranchant. D'une part, elle pourrait certes motiver et convaincre les joueurs de leur potentiel. Mais, d'autre part, elle constitue une pression sur leurs épaules. En revanche, et c'est très important à souligner, l'entraîneur Nabil Neghiz a adopté un discours plus lucide et mesuré. « Gardons les pieds sur terre, a-t-il averti, en précisant qu'il n'y a pas de calendrier facile ou difficile. Nous respectons tous nos adversaires, négocier match par match et faire le maximum afin d'assurer à chaque fois. Pour ce faire, il faut travailler sans relâche les matches officiels car rien ne remplace la compétition ». Neghiz fait partie de ce petit groupe d'entraîneurs qui savent que la longue période d'inactivité est difficile à « gommer ». C'est pour cette raison, entre autres inconnues, qu'il attendait avec impatience le tournoi Smaïl Khabatou pour voir comment allaient réagir ses poulains. Très objectif, Neghiz a reconnu « avoir joué le résultat car c'est nous qui avions organisé le tournoi ». A propos de son adversaire en demi-finale, il a dit : « On savait qu'en affrontant le PAC, le match n'allait pas être facile. Le Paradou pose beaucoup de problèmes à ses adversaires, car ses joueurs se connaissent depuis très longtemps, puisqu'ils ont eu une formation académique. Techniquement, ça sort propre, mais il fallait se qualifier. On est une petite équipe qui va grandir», a-t-il indiqué en toute modestie. En d'autres termes, il reconnaît que le chantier est encore conséquent. Déjà, après la qualification en finale de ce tournoi, il a avoué qu'il n'est pas encore satisfait du rendement de son équipe. Il veut que ses individualités exploitent à fond leurs qualités. Face au jeu collectif des Pacistes, les Mouloudéens ont parfois reculé et subi, surtout en seconde mi-temps. En finale, le Doyen a trouvé sur son chemin un rival d'un autre calibre, en l'occurrence le NAHD, qui avait écarté la JSK jeudi. Autant dire tout de suite que ce match a répondu largement à toutes les attentes. Car les Nahdistes et les Mouloudéens ont développé tour à tour des offensives au lieu de se cantonner en défense, ce qui aurait été surprenant par rapport aux joueurs présents dans les deux camps. Leknaoui n'avait pas d'autre prérogative que d'aligner la même équipe que lors de la demi-finale face à la JSK alors que son homologue Neghiz a largement puisé dans son effectif, effectuant six remplacements. Malgré ce « déséquilibre », les deux formations ont fourni une très belle prestation, un constat rassurant aussi bien pour les techniciens que pour les dirigeants. Le fait que la décision se soit jouée aux tirs au but, prouve que l'écart était mince entre les deux équipes. Sauf que des individualités comme Djabou (en grande forme et élu meilleur joueur du tournoi), Hachoud, Frioui et le gardien Boutaga ont été décisifs. Toujours très mesuré, l'entraîneur Neghiz a estimé que son équipe en est à 80% sur le plan physique. « On est en période de préparation et ces matches amicaux nous permettent de tester différentes variantes de jeu, car on est loin sur le plan tactico-tactique. Il reste beaucoup de travail pour être au top » a-t-il souligné. Ceci signifie que le MCA ne pourrait que progresser. C'est du moins l'ardent souhait de ses supporters, qui attendent des victoires en cette année anniversaire.