Ce n'est pas une banale manœuvre quand l'Armée nationale populaire (ANP) appelle les Algériens de « se tenir prêt » à faire face à la menace sur la sécurité de la région. Une menace qui existe depuis longtemps, mais cet appel sérieux et pressant, lancé à travers le dernier éditorial de la revue « El Djeïch », organe de communication de l'Armée nationale populaire (ANP), laisse envisager que le pays est plus que jamais ciblé par des parties ennemies, qui fomentent des plans hostiles et qui n'hésiteraient pas à les mettre en exécution à tout moment. Déjà, plusieurs indices laissent observer que la mise en œuvre des ces plans hostiles est lancée ces derniers temps, dont la récente attaque militaire de l'armée marocaine dans la région d'El Guerguerat, une action osée, voire provocatrice à l'extrême à l'égard de la communauté internationale et de l'Algérie particulièrement. Le Maroc n'a bougé dans cette direction sans l'appui et l'incitation de pays foncièrement rancuniers à l'égard d'une Algérie qui refuse toute idée de normalisation avec l'Etat occupant d'Israël et qui considère comme sacrée la cause palestinienne. L'éditorial d'« El Djeïch » y fait clairement référence en relevant que « ces menaces, même indirectes, nous concernent et nous devons nous tenir prêts à y faire face... bien plus, nous y sommes contraints parce que notre pays a des obligations régionales imposées par son rôle pivot, outre ses positions de principe immuables de soutien à toutes les causes justes ». La situation à l'Est et au Sud de nos frontières n'est pas plus tranquillisante. Le terrorisme à l'intérieur du pays, même si la menace n'est jamais à négliger, a été très affaibli par les coups de boutoir des éléments de l'ANP et d'une stratégie juridico-sociale qui a permis à des milliers de repentis de déposer les armes et réintégrer les rangs de leur peuple. Mais à côté, sans parler du Sahel, tout juste près des frontières Sud et Est, le regain des activités terroristes, soutenus par l'instabilité en Libye et au Mali, est annoncé par tous les spécialistes des questions sécuritaires, se référant en cela aux mouvements suspects, dont des arrestations de plusieurs terroristes le long de la bande frontalière qui va du sud de la Libye au nord du Mali. L'armée algérienne, puissante, qu'on veut justement affaiblir en divisant ses forces sur trois fronts, a quand même des arguments très solides pour faire face à toutes les menaces qui viennent de l'extérieur, reste seulement à s'inquiéter sur le front interne, qu'on veut pousser à la dislocation, et la dernière résolution du Parlement européen en est une autre tentative dans ce sens. Aucun ennemi ne s'aventurerait à entamer les hostilités avec l'Algérie s'il n'est pas sûr de la faiblesse de son front interne. D'où le véritable message de cet éditorial de la revue « El Djeïch », jugeant « plus que jamais nécessaire d'investir dans les capacités du peuple algérien à faire face à toutes les épreuves, dans le but de conforter et de renforcer le front interne et de faire ainsi échec à tous les complots ennemis ». L'éditorial reste confiant quant aux capacités du peuple à faire échec aux plans hostiles ourdis contre le pays, mais il ne manque pas de souligner que le combat contre ces plans hostiles visant notre pays nécessite conscience et mobilisation pour les déjouer. N'est-il pas temps de mettre en veilleuse les divisions qui minent les relations sociopolitiques ? N'est-il pas temps de libérer tous les détenus d'opinion, asseoir solidement les principes d'une Algérie nouvelle, pour décrisper l'atmosphère et se consacrer à cette union entre tous les Algériens pour affronter ensemble ce défi majeur qui vise la sécurité nationale ?