«La mine de fer de Ghar Djebilet, située dans la wilaya de Tindouf, entrera en exploitation, en mars prochain», a indiqué hier dimanche, le ministre des Mines Mohamed Arkab, dans une déclaration à la Radio nationale. En effet, annonçant une révision de la loi minière 14/05 du 24 février 2014 pour ouvrir le secteur à l'investissement privé, le ministre a également indiqué que son département «a tracé une feuille de route déclinée en quatre axes, dont celui de la révision de la loi minière, mais aussi l'élargissement de l'exploration, à travers tout le pays, grâce à l'actualisation des cartes géologiques et minières, la formation des ingénieurs et techniciens, et la recherche de nouveaux minerais» a-t-il expliqué. «L'investissement dans le facteur humain et la main-d'œuvre qualifiée sera l'autre axe de la feuille de route du département des Mines, qui table sur la haute technologie pour la recherche et l'exploitation de nouveaux minerais», a indiqué Mohamed Arkab, ajoutant que «l'un des objectifs prioritaires est la production de matières premières que le pays importait jusque-là avec une facture de plus d'un milliard de dollars/an, et le second objectif, celui de la création d'emplois quand on sait que l'Algérie compte un nombre important de gisements miniers ferreux et non-ferreux», a-t-il souligné. Le ministre des Mines a révélé que son secteur est à la «dernière étape pour élaborer le cahier des charges avant le lancement de l'appel d'offres», précisant que cette mine compte «un stock exploitable de trois (03) milliards de tonnes de fer» a-t-il annoncé. Le filon du lithium Au sujet de l'exploitation des gisements de lithium dont l'Algérie est riche dans des régions comme le nord du pays et même les régions désertiques, le ministre a indiqué que «toutes les normes internationales seront respectées pour l'exploitation de cette matière rare», ajoutant qu'un «travail est en train de se faire, en collaboration avec le ministère de l'Environnement pour s'assurer de la non dangerosité des matières utilisées dans l'exploitation de tous les minerais» a-t-il dit. «Le lithium, utilisé dans les technologies les plus pointues comme les voitures et batteries électriques, est en mesure d'assurer à l'Algérie une haute valeur ajoutée économique», a encore indiqué Mohamed Arkab, précisant que ce minerai est disponible dans des régions du pays comme El Bayadh, Naâma, outre le sable siliceux présent également dans ces régions, et que nous pouvons utiliser dans la fabrication des panneaux solaires» a-t-il révélé. «Vingt-six conventions ont été passées entre l'Office national de Recherche, le ministère et l'Agence nationale des Activités minières, en vue d'accompagner les chercheurs et renforcer la recherche et l'exploration de nouveaux minerais et leur développement», a encore indiqué le responsable du secteur des Mines. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné instruction, en juillet dernier, pour l'exploitation de tous les gisements existants dans le pays et pour relancer les activités de prospection des réserves et des richesses naturelles nationales non exploitées dont dispose le pays, mettant l'accent sur la «redynamisation du secteur des Mines et la relance des activités de prospection des réserves non exploitées à travers des études précises et documentées». Le président a rappelé, lors de la réunion du Conseil des ministres, du 12 juillet dernier, que «nombreux gisements existent aussi bien sur le territoire national qu'au large des côtes, en offshore, où les potentialités sont réelles comme l'indique le travail de prospection déjà réalisé». L'exploitation du gisement de fer de Ghar Djebilet, découvert en 1952 et s'étendant sur 131 km2 et des réserves exploitables de l'ordre de 3 milliards de tonnes de minerai, permettra à l'Algérie de devenir un hub métallurgique, avec un potentiel de création de près de 5.000 emplois directs et 14.500 indirects, aussi bien au niveau de la gigantesque mine, mais aussi des installations industrielles, des annexes que des infrastructures. Pour être exploitable, la mine de fer a besoin d'une opération de déphosphorisation pour augmenter sa teneur en fer, des «procédés technologiques pointus que nous sommes en train de développer grâce à des contacts avec des sociétés étrangères qui maîtrisent cette technique» a indiqué Mohamed Arkab. Les besoins nationaux du pays en fer sont estimés à douze (12) millions de tonnes/an, selon les experts.