En dépit des potentialités en matière d'accès à internet, notamment avec la multiplication du nombre d'internautes et le nombre des utilisateurs des réseaux sociaux et des smartphones en Algérie, le e-commerce dans notre pays en est encore à ses balbutiements. Il représente moins de 1%, alors qu'il est de 20% à 30% dans certains pays d'Europe, et atteignant les 60% en Corée du Sud. Mais des opérateurs se disent optimistes et prévoient une envolée du commerce en ligne dans les années à venir, notamment avec la généralisation du e-paiement. Le gouvernement a imposé l'e-paiement aux commerçants. En leur demandant de mettre des instruments de paiement électronique à la disposition des consommateurs pour leur permettre de régler leurs achats à travers un compte bancaire ou postal. Le ministère du Commerce, Kamel Rezig, avait indiqué que les commerçants ont jusqu'au 31 décembre 2020 pour se mettre en règle. En attendant, les entreprises qui se sont aventurées dans cette expérience se sont adaptées à la réalité du terrain, en proposant carrément le paiement à la livraison. C'est d'ailleurs ce qu'a indiqué le Directeur Général de Jumia Algérie, M.Tanguy Leriche, lors d'une conférence-débat sur le e-commerce «Un an après le début de la pandémie, évolution des habitudes de consommation des ménages algérien» , tenue à l'hôtel Hyatt Regency , à Alger. Et d'affirmer que son entreprise a pu s'adapter au contexte du marché du e-commerce en Algérie, en soulignant également que «la loi relative au commerce électronique, fixant les règles générales du commerce électronique des biens et des services, ne pose aucun problème ; elle n'est pas du tout un frein au développement du commerce en ligne». Il a souligné que les transactions en ligne ont connu de par le monde une évolution remarquable depuis le début de la pandémie en 2020. «Elles ont connu une hausse de l'ordre de 41% en seulement trois mois, contre une croissance de 22% en 2019, selon les données communiquées en juillet 2020, par les spécialistes des études de marché Kantar». Et de préciser que la même étude a révélé que le taux de connectivité a augmenté dans le monde entier en atteignant un taux de croissance de 16% entre 2020 et 2021. Le même a tenu à souligner que le Covid-19 et les mesures de confinement ont accéléré l'ancrage du commerce en ligne dans les habitudes des consommateurs de par le monde et l'Algérie n'est pas en reste. En matière de concurrence, notre interlocuteur a affirmé qu'il y a effectivement beaucoup de sites de commerce en ligne qui se développent en Algérie. Pour le Dg de Jumia, la naissance de ces sites est importante puisque cela augmente l'offre et l'auto-adoption du e-commerce. Le seul point noir, c'est le fait que certains clients sont devenus réticents parce qu'ils ont eu affaires à des sites «pas très sérieux». «On appelle les clients à traiter avec des sites bien organisés, connus, notamment ceux qui proposent le service après-vente», conseille-t-il. M. Leriche affirme qu'aujourd'hui, en Algérie il y a tout de même de plus en plus d'achat en ligne avec notamment l'augmentation de la connectivité. «Il y a quatre fois de plus des gens qui adoptent les réseaux sociaux. Ils sont aussi plus connectés sur le téléphone, notamment avec la démocratisation des smartphones», sans oublier le rôle que jouent opérateurs de la téléphonie. Le développement du e-commerce avance petit à petit mais dans le bons sens, et le confinement a été un accélérateur, a-t-il conclu.