Le commerce électronique en Algérie commence à prendre son envol profitant de la fermeture des commerces physiques imposée par les autorités comme mesure de sécurité et de lutte contre la propagation du nouveau coronavirus. Plusieurs plates-formes déjà existantes ou nouvelles émergent dans une nouvelle dynamique et orientent les consommateurs de plus en plus vers le circuit de la distribution en ligne. Jumia, Batolis, Hayla, Jeboo, Neqdilek, Dz Shop... ces applications accélèrent le rythme de leur activité et tentent d'élargir leur réseau de distribution à d'autres wilayas que celles du centre du pays. Egalement, agrandir et varier leur éventail de produits afin de fidéliser leur clientèle et attirer de nouveaux acheteurs en ciblant leurs centres d'intérêt et besoins du moment, en l'absence de commerce physique. D'autres applications VTC spécialisées dans le transport en l'occurrence Yassir, Tem Tem et Coursa dz se sont reconvertis à la livraison à distance. Un service auquel ont adhéré plusieurs surface commerciales pour acheminer leurs produits à leur clientèle. Certes ces concepts aident les consommateurs en cette période de confinement à acquérir leur besoin sans se déplacer, cependant, il est à noter qu'il reste beaucoup à faire pour maîtriser le e-commerce en Algérie. La gestion des réseaux de distribution, les modes de paiement en place et le respect des protocoles de service client demeurent à la traîne. Le développement du e-paiement faciliterait le travail de ces applications et remplacerait le cash, qui est l'un des moyens de paiement préféré des consommateurs algériens qui se méfient de l'efficacité des différents terminaux de paiement (vouchers). Mais aussi, le manque de structuration et d'un réseau animé et organisé du commerce en ligne impactent les délais de livraison et influencent sur les comportements des clients de plus en plus exigeants. En dépit de ces dysfonctionnements, ces plates-formes de vente en ligne restent un moyen efficace et rapide de commercialisation électronique, devenu un besoin indispensable en ces temps de crise où les nouvelles technologies ont prouvé plus que jamais leur nécessité et efficacité dans la société moderne. Néanmoins, depuis la promulgation d'une loi régissant cette activité, en 2018, le e-commerce connait un certain rebond soutenu par la volonté des startups qui investissent de plus en plus ce créneau et résistent aux difficultés techniques dues aux problèmes du débit et du Data. Des contraintes que les autorités tentent de régler, notamment, en cette période de crise sanitaire afin de réduire le préjudice causé à la sphère commerciale. En effet, la pandémie du Covid-19 a accéléré le passage du commerce physique à l'e-commerce et s'effectue à un rythme plus soutenu que prévu. Certains commerces, notamment, d'alimentation ont connu un boom boosté par le confinement tandis que d'autres commerces stagnent en raison de la priorisation des besoins par le consommateur. Parallèlement à ces applications de vente à distance, plusieurs marques et magasins de large consommation ou divers ont adopté ce levier de vente en ligne, en créant des pages dédiées à la vente à distance de leur produit, sur les réseaux sociaux, ciblant directement leur clientèle déjà abonnées à leurs pages. Une façon de réduire le préjudice causé par le Covid-19 sur leurs activités. Notons que le développement du e-commerce et du e-paiement en Algérie ont été le cheval de bataille des spécialistes et experts du domaine, mais aussi des entrepreneurs et investisseurs qui ne cessent d'appeler à révolutionner le système de commercialisation et de paiement en Algérie, comme il se fait par ailleurs dans le monde. Pour rappel, récemment, le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi avait insisté, mercredi dernier, sur l'impératif de saisir la conjoncture actuelle marquée par la crise sanitaire du coronavirus pour développer et généraliser le e-commerce et le e-paiement afin de réduire l'impact économique de cette pandémie tant pour les commerçants, les consommateurs que pour la croissance économique nationale. Ainsi rattraper le retard accusé en Algérie en matière de e-commerce et d'e-paiement.