Ebullition dans le secteur de l'éducation. Outre la grève de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), d'autres syndicats annoncent pour prochainement, des mouvements de protestation. C'est le cas de la Coordination nationale des adjoints d'éducation qui se réunira ce samedi à Constantine pour décider de la nature et du timing de l'action qu'elle compte entreprendre. Selon le coordinateur du syndicat, Mohamed Ouadhah, les adjoints d'éducation sont d'accord sur le principe d'entamer une grève. Et pour cause, ils refusent une nouvelle fois de participer au concours professionnel que le ministère compte organiser incessamment. Ils réclament leur intégration et leur promotion au poste de superviseur sans conditions, ni concours. Pour lui, le ministère doit prendre en considération l'expérience professionnelle. Si pour les adjoints d'éducation, la question de renouer ou non avec la protestation sera tranchée samedi prochain, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a, quant à lui, décidé d'entamer à partir de mardi prochain une grève nationale d'une journée reconductible, selon le chargé de communication du syndicat, Messaoud Boudiba. Le Cnapest reproche au ministère de l'Eduction la non-prise en charge des revendications, particulièrement celles portant sur les œuvres sociales, la médecine du travail, la prime du Sud et le statut particulier. « Le ministère se met en position de spectateur au lieu de répondre concrètement à nos doléances pourtant consignées dans des procès-verbaux », a regretté Messaoud Boudiba qui a dénoncé la dernière correspondance du ministère de l'Education adressée aux directions de l'éducation. Celle-ci demande aux directeurs de l'éducation de recourir aux ponctions sur salaire et d'obliger les enseignants à empêcher les élèves de quitter les bancs de l'école en cas de grève, faute de quoi, ils passeront en conseil de discipline. Pour lui, cette manière de faire est une provocation de plus. L'Unpef, qui a entamé, dimanche dernier, une grève illimitée, est « déterminée à poursuivre son mouvement », a annoncé son chargé de communication, Messaoud Amraoui. Le syndicat, qui réclame l'intervention du Premier ministre pour dénouer la situation, campe sur sa position tant que le ministère n'a pas répondu à ses revendications, notamment les codifications proposées sur le statut particulier avec la classification des enseignants du primaire et du secondaire, le calcul de la prime du Sud, selon le nouveau salaire de base, et la médecine du travail. « Aucune raison valable pour une grève » A l'opposé, des syndicats préfèrent calmer le jeu. C'est le cas du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) qui écarte toute action de protestation. Son président, Abdelkrim Boudjenah, a estimé que le secteur a besoin de sérénité à la veille des examens de fin d'année. Et puis, « il n'y a aucune raison valable pour faire grève », a-t-il souligné. Il soupçonne les syndicat d'agir à des fins purement politiques. A quelques différences près, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a abondé dans le même sens. Aucune action de protection n'est prévue dans le secteur. Achour Idir soutient que le moment n'est pas propice à la grève. Toutefois, il dénonce le pourrissement qui est en train de prévaloir dans le secteur de l'éducation et met la tutelle face à ses responsabilités en l'absence d'un dialogue et d'une volonté réels pour l'aboutissement de revendications légitimes. Le secrétaire général du CLA dit regretter que les syndicats du secteur n'ait pas répondu aux appels répétés du CLA pour unifier leurs rangs autour d'une plateforme minimum de revendications, à savoir la défense du pouvoir d'achat et la révision du statut particulier. Mais si le CLA ne compte pas se lancer dans une action de protestation, il n'en demeure pas moins que son conseil national, qui s'est réuni le 24 janvier dernier, a déclaré le maintien de la journée de protestation lors de la tenue de la tripartite au mois de février pour dénoncer « la détérioration du pouvoir d'achat ».