Malgré l'appel du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l'ouverture de dialogue avec les partenaires sociaux pour apaiser la tension sociale, les syndicats du secteur de l'éducation ont maintenu le mot d'ordre de grève de trois jours, prévu à partir d'aujourd'hui. Cette décision a été prise après une série de rencontres qui a regroupé la grande partie des quatorze syndicats ayants appelé au débrayage les 09,10 et le 11 du mois en cours. Déçus, ils ont estimé qu'on est encore au stade «du dialogue formel » et de «dialogue stérile». Abdelawahab Lamri Zegar, membre du bureau national de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), a affirmé que sa formation syndicale a décidé de maintenir le mot d'ordre de grève après l'échec du dialogue avec la tutelle. «On a été conviés à une rencontre de dialogue, il y a trois jours, mais on a été encore une fois déçus par l'absence de réponses concrètes aux revendications soulevées». Et de préciser que la seule chose qui a été proposée, «c'est l'ouverture du dossier du statut particulier tout en précisant qu'il faut aller tout doucement pour ne pas tomber dans les erreurs du passé». Pour Lamri Zegar, «donc il faut encore trois ans apparemment pour sortir avec des conclusions définitives sur le statut particulier, sachant qu'on avait travaillé sur ce dossier durant trois ans avec l'ancienne ministre, Nouria Benghabrit». Et d'ajouter : «on avait effectué plus de 50 rencontres dans le cadre de la commission mixte installée à l'époque par la tutelle, et au jour d'aujourd'hui, ce dossier n'a pas été remis à la fonction publique et au secteur concerné». Le porte-parole de l'Unpef plaide au nom de son syndicat pour un dialogue sérieux regroupant les syndicats avec le ministère de l'Education, les représentants du ministère des Finances et ceux de la fonction publique. M.Zegar a affirmé en outre que son syndicat désapprouve énergiquement les propos tenus par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, en précisant que la famille éducative est sous tension et sous pression depuis des années. «Le personnel éducatif n'est ni manipulé par des membres établis à l'étranger, ni par la main étrangère. On est contre toute surenchère sur le patriotisme, on n'est pas moins ou plus nationalistes que l'ensemble des Algériens». Le président du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela), Zoubir Rouina, a affirmé pour sa part que son syndicat a opté pour le boycott de la rencontre du dialogue estimant que «ce sont des procédures et des comportements consommés». Et de poursuivre : «pour casser les mouvements de grève ou pour éviter l'instabilité dans un secteur ou un autre, on appelle au dialogue dans son sens le plus large, c'est-à-dire un dialogue interminable et sans parfois de résultats probants». Il a précisé que son syndicat a appelé ses adhérents et l'ensemble du personnel de l'éducation à se mobiliser en force pour la réussite de ce mouvement de grève. «Les quatorze syndicats sont pour le maintien de la grève à ma connaissance», dit-il. Le porte-parole du Syndicat national des écoles primaires (Snadep), Abdelaziz Bettecha, a affirmé qu' «on a été convié à une rencontre de dialogue mais on s'est retiré dignement après avoir constaté qu'il s'agissait seulement d'une rencontre formelle et sans résultat ». Il a affirmé que son syndicat est pour le maintien de la grève de trois jours. Les syndicats du secteur réclament l'amélioration du pouvoir d'achat des fonctionnaires de l'éducation avec la revalorisation du point indiciaire, l'application du décret présidentiel 266-14 avec effet rétroactif. Ils revendiquent en outre la libération du statut particulier, la régularisation des incidences financières. En ce qui concerne le volet pédagogique, ils ont appelé à la révision des programmes, la diminution du volume horaire.