En dépit des appels incessants dénonçant le danger des chiens errants, les habitants des cités périphériques et autres banlieues d'Oran font toujours face à ce phénomène qui va plutôt crescendo. Dans le cadre de la lutte contre ce phénomène, une campagne de lutte contre les chiens a été lancée dans la commune d'Es-Sénia. L'opération est menée avec la participation des services communaux et de l'association des chasseurs «Nemroud». L'action lancée la semaine passée à partir de bidonville CUMO et Haï Karra s'étalera sur deux mois. Elle touchera tous les quartiers de la commune, comme Haï Commandant Cherif Yahia, les cités AADL , Aïn El Beïda, cité CNEP, les cités militaire... Souvent en horde, ces chiens viennent on ne sait d'où dans ces quartiers, la nuit surtout et occupent des abris isolés, voire même des cages d'escalier dont les portes d'entrée sont restées grandes ouvertes. La nuit, les aboiements se font stridents et intermittents. Des riverains qui se rendent aux aurores à la mosquée munis de bâtons, nous ont raconté que ces bêtes affamées n'ont même plus peur des jets de pierre. Les chiens trouvent leur festin dans les ordures entreposées en pleine rue durant plusieurs heures et arrivent à se multiplier comme des lapins. A Oran les morsures occasionnées par les animaux errants sont fréquentes et inquiètent. Une douzaine de cas de morsures sont enregistrés chaque jour à Oran. La prolifération de chiens errants est enregistrée notamment dans les zones où sont lancés des chantiers de construction. Les chiens utilisés pour le gardiennage sont laissés à l'abandon après l'achèvement des travaux. Pas moins de 13.000 morsures par des animaux errants ont été enregistrées en 2020 ce qui montre que les opérations d'abattage des animaux errants menées par les services communaux n'ont pas donné les résultats escomptés. Les enfants de 3 à 15 ans en sont les plus touchés, avec un pic parmi les moins de 5 ans. Deux personnes sont décédées en 2020 à Oran par la rage. En août dernier, les services de la DSP ont déploré le décès d'une personne par la rage, alors que la deuxième personne, un enfant de 8 ans, est décédée en octobre. Il a été mordu le 9 septembre dans la localité de Ararba dans la daïra de Béthioua. En 2019, un enfant de 11 ans est mort après avoir été mordu par un chien errant enragé au bidonville CUMO à Es-Sénia.