Dans un communiqué signé par 13 syndicats de l'Education à Adrar, à la suite de l'agression contre neuf enseignantes à Bordj Bordji Mokhtar, les enseignants des wilayas d'Adrar et Bordj Bordji Mokhtar ont décidé le gel de leurs activités et le boycott des examens de fin d'année. Ils ont protesté hier devant le siège de la wilaya d'Adrar et la direction de l'Education. Ils exigent l'envoi d'une commission ministérielle afin d'évaluer de près les conditions lamentables d'exercice et de vie des enseignants dans cette région enclavée de l'Algérie profonde; une prise en charge psychique, sociale et professionnelle des enseignantes victimes de cette agression. De même, ils insistent sur la nécessité de garantir la sécurité pour tout le corps de l'Education à Bordj Bordji Mokhtar. Les syndicats appellent à mettre à la disposition du secteur de l'Education une cité de logements clôturée à Bordj Bordji Mokhtar et d'assurer le transport par avion vers et depuis Bordj Bordji Mokhtar, vu l'état de la route qui relie Reggane à Bordj Bordji Mokhtar sur 650 km. Les syndicats veulent aussi une loi criminalisant les atteintes et les attaques contre le corps enseignant. L'affaire de l'agression a relancé le débat sur les conditions de travail des enseignants et, surtout, la protection des employées du secteur éducatif dans les régions isolées. Ce n'est pas la première affaire du genre qui a été enregistrée, selon les représentants des syndicats. A plusieurs reprises, des logements d'enseignantes ont été saccagés. Les blessures sont profondes et laisser des enseignantes dans une école sans gardien à 07 km de la ville est une question à soulever. Les enseignantes affirment qu'elles ont soulevé cette question depuis plusieurs mois «mais personne ne veut nous écouter!». Des imams et des représentants de la société civile de Bordj Bordji Mokhtar ont dénoncé l'agression dont été victimes les enseignantes, lors d'une réunion, en appelant à leur fournir les conditions nécessaires pour exercer leur noble métier.