L'agression sauvage perpétrée contre les enseignantes à Bordj-Badji-Mokhtar a fait le buzz sur les réseaux sociaux et suscité l'indignation de toute la corporation. Ahmed Kessi-Alger (Le Soir) - Le parquet de la wilaya d'Adrar a indiqué qu'une enquête approfondie est ouverte près du tribunal de Bordj-Badji-Mokhtar, dès que l'information concernant l'agression contre les 9 enseignantes, dans la nuit de lundi à mardi, vers 2h du matin a été révélée. «L'enquête a abouti à l'arrestation de deux suspects reconnus par les victimes», indique le communiqué du parquet qui ajoute, en outre, que «l'opinion publique sera informée des suites de l'évolution et des résultats de l'enquête». Par ailleurs, les éléments de la Gendarmerie nationale (GN) ont procédé à l'arrestation d'un groupe de quatre personnes liées directement à l'agression perpétrée contre les enseignantes, indiquait, hier, un communiqué de ce corps de sécurité. Le ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout, a déclaré, à l'occasion de la Journée de l'étudiant, que «la tutelle est solidaire avec les enseignantes et les assure de tout son soutien et qu'elle prendra toutes les mesures nécessaires, sécuritaires notamment, pour que des actes du genre ne se reproduisent plus à l'avenir». Le ministre a indiqué également qu'une réflexion est lancée sur la promulgation d'une loi criminalisant tout acte d'agression sur l'enseignant. Par ailleurs, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) a rendu public un communiqué où il annonce «le boycott des examens de fin d'année et le retrait collectif et définitif des enseignantes de cette zone où la vie des éducateurs des générations est menacée constamment». Les syndicats du secteur présents dans la région ont affirmé avoir dénoncé à plusieurs reprises «les agressions répétées contre les enseignants, le manque de sécurité dans la région et que leurs doléances sont restées lettre morte». Une enseignante nous a indiqué, en fin d'après-midi, qu'une réunion a regroupé les enseignants, le directeur de l'éducation et le directeur de Sûreté. Les enseignantes ont demandé que les enseignantes soient évacuées de Bordj-Badji-Mokhtar à Adrar et que dorénavant aucune enseignante ne soit affectée là-bas, jusqu'à ce qu'il y ait toutes les garanties concernant la sécurité sur les lieux de résidence». «Le corps enseignant de la wilaya d'Adrar continuera demain (aujourd'hui, ndlr) à manifester sa colère à travers des sit-in, jusqu'à la satisfaction de toutes leurs demandes», nous a indiqué une enseignante qui, fulminant de colère, a ajouté : «Nous sommes furieuses contre la tutelle qui n'a cessé de faire la sourde oreille face aux alertes et cris de détresse de la corporation des enseignants des régions reculées». A. K.