Cette localité à vocation pastorale, située aux confins de la frontière de la wilaya de Nâama (85 kilomètres au sud de Tlemcen), est le passage obligé des voyageurs ou touristes vers les régions du sud du pays (Tindouf, Béchar, El Bayadh, Mécheria, Nâama, Aïn Sefra, etc.). Avant, l'homme a souvent su s'adapter en adoptant le nomadisme comme mode de vie. Ce dernier est basé sur les déplacements saisonniers des hommes et des troupeaux entre le nord et le sud. Cette forme d'adaptation de l'homme avec son milieu naturel a poussé des dizaines de familles à se regrouper et à vivre en communauté au chef-lieu de la commune d'El Aricha où vivent actuellement près de 16.000 habitants. L'agglomération d'El Aricha ne cesse de s'étendre et tend à contrarier le processus de développement de cette cité. En effet, outre les conséquences socioéconomiques de la désertification, l'ensablement des habitations, des équipements collectifs, des terres agricoles ainsi que des infrastructures routières, les inondations constituent un risque majeur sur le territoire d'El Aricha. Certains secteurs urbains d'El Aricha sont soumis aux inondations et sont entièrement menacés en raison de terrains en pente ou en cuvette, ce qui augmente la vulnérabilité des hommes et des biens. «Le quartier Génie, à proximité du siège de la brigade de la Gendarmerie nationale et le village Barak près de la polyclinique à l'entrée d'El Aricha sont des zones inondables et ne sont pas dotés d'avaloirs de collecte ou d'évacuation des eaux pluviales. Lorsqu'il pleut en hiver, les eaux inondent en quelques minutes les quartiers en raison de l'absence de réseaux d'évacuation d'eau et de protection contre les inondations ! L'écoulement des eaux pluviales du territoire n'est pas rapide d'où la stagnation des quantités énormes d'eau qui bloquent la circulation automobile à l'entrée d'El Aricha et qui isolent même de nombreuses habitations à cause des crues d'eau. Nous voulons des mesures de protection adéquates pour protéger ces deux sites contre les inondations. Il n'y a aucune action pour protéger les habitants contre ces risques !», se plaint Hichem. Selon cet habitant d'El Aricha, très actif, « la prévention qui reste l'outil essentiel, notamment à travers la maîtrise de l'urbanisation en ces zones inondables, est quasi absente. Il n'y a ni regards d'évacuation, ni aménagements hydrauliques de protection contre les crues urbaines. Il faut un vrai programme de protection des quartiers d'El Aricha contre les inondations». Un autre problème préoccupe les riverains des cités des 32 logements ruraux et des 80 logements sociaux, celui du manque d'aménagements extérieurs. «Ces logements ne sont pas entretenus ! Il y a beaucoup de fuites d'eau au niveau des sanitaires. En plus, les aménagements extérieurs n'existent pas !», affirment les riverains qui précisent que les jeunes sont livrés à eux-mêmes dans cette localité steppique en raison de l'absence de stades de football, centres de jeunes et aires de jeu pour les enfants. « La commune d'El Aricha ne dispose que d'un seul stade Matico ! Alors que certaines communes du nord de la wilaya disposent de plus de cinq stades de ce genre ! C'est injuste pour les jeunes de notre localité !», peste Bensmaïil, un jeune d'El Aricha. Par ailleurs, certains habitants de la commune d'El Aricha n'approuvent pas du tout les choix de terrains des responsables de l'APC qui implantent des logements ruraux sur des terrains marécageux et instables du côté de la station d'essence de la ville. Ils exigent également une unité de la Protection civile pour les premiers secours et la lutte contre les incendies. «Nous demandons au wali d'étudier cette question car il y a beaucoup d'accidents graves dans cette localité qui sert de transit pour les automobilistes qui se dirigent vers le Sud. L'APC a construit en 2008 une structure pour soi-disant servir d'unité de la Protection civile mais malheureusement cette bâtisse est aujourd'hui squattée par des indus occupants !», indique un autre habitant d'El Aricha. Les habitants d'El Aricha manifestent aussi leur soutien à des orphelins qui se sont retrouvés à la rue après la démolition d'un hangar qui servait d'abri à cette famille démunie et sans ressources.