Les intempéries ont laissé place à un spectacle désolant qui se répète chaque année. Le scénario des égouts éclatés et des avaloirs bouchés vient nous rappeler les limites d'une gestion incohérente de la chose publique. Des sinistrés des inondations ayant affecté, lundi soir, la partie Est de Ténès, ont bloqué hier la route de la cité «La cave» pour protester contre leurs conditions de vie. Ils réclamaient une prise en charge immédiate des effets engendrés par ces crues, estimant que les secours tardent à se mettre en place au niveau de leur quartier. La veille, le wali de Chlef, Mahmoud Djamaa, s'était rendu sur les lieux de la catastrophe où il a annoncé des mesures en faveur des quartiers affectés. Deux commissions ont ainsi été instituées pour le recensement des sinistrés, l'évaluation des dégâts et le suivi des opérations de secours. De même, un dispositif d'intervention a été mis en place pour la remise en état des routes et ouvrages d'art, le nettoyage des cités touchées et le curage des avaloirs et réseaux d'évacuation des eaux pluviales. Concernant les habitations endommagées par les crues, le chef de l'exécutif de wilaya a indiqué que des mesures d'urgence de soutien seront prises avec le ministère de l'Habitat au profit de cette catégorie de citoyens. On dénombre des dizaines de familles sinistrées dont les habitations ont été submergées par les eaux. A Sidi Bel Abbès, les intempéries ont mis à nu les insuffisances criantes en matière d'entretien des réseaux d'évacuation des eaux pluviales et de voirie. Différents quartiers de la ville ont été transformés en véritables bourbiers. Au centre-ville, les principales artères offraient l'image de ruisseaux abondants, transportant les sachets en plastique et d'autres détritus. Aussi, les vents violents ont causé des chutes d'arbres et de câbles électriques, lesquels ont déclenché des courts-circuits un peu partout en ville. Dans une dizaine d'autres localités, les intempéries ont provoqué des interruptions prolongées du courant électrique ainsi que de sérieuses perturbations sur le réseau routier. Dans la commune de Sidi Lahcen, une opération de sauvetage effectuée par les sapeurs-pompiers s'est soldée par l'évacuation de deux familles, composées de 24 personnes, prises au piège des eaux pluviales au niveau de la ferme «Si Mahmoud». Une autre famille de huit personnes a été secourue au niveau de la ferme «Tahar Moustache», à la périphérie de la ville de Sidi Bel Abbès. 14 routes nationales et chemins de wilayas inondés par les eaux de pluies ont été fermés dans la nuit de mardi à mercredi. Plusieurs écoles ont été envahis par les eaux de pluies à Telagh, Boukhanefis,Téghalimet, Ras El Ma et à Sidi Bel Abbès. Les cours sont suspendus temporairement. La catastrophe frôlée A Tlemcen, les intempéries ont marqué la population. Un mort et plusieurs blessés dans des accidents, des routes coupées, des familles évacuées par les éléments de l'ANP…Si les précipitations avaient persisté hier, la wilaya de Tlemcen aurait vécu une catastrophe dont les conséquences auraient été désastreuses. Tant les pluies ont mis à nu les failles dans les réseaux d'assainissement et les routes, pourtant refaites deux à trois fois cette année. Il est encore tôt d'établir un bilan, en ce sens que les services de la météo appellent toujours la population à la prudence. Pendant les 72 dernières heures, il a plu des cordes, soit près de 80 mm. Un mort et plusieurs blessés ont été enregistrés dans des accidents de la route sur le tronçon Tlemcen-Sidi Bel Abbès, lorsqu'un camion et trois véhicules utilitaires se sont télescopés. Sur la route Remchi-Tlemcen, un véhicule de type Symbol s'est renversé, faisant trois blessés parmi les occupants. Par ailleurs, plusieurs routes ont été coupées, notamment celle reliant Sebdou à El Aricha (sud), Remchi à Hennaya, Tlemcen à Maghnia. Les oueds de Tafna, Ouerdefou (qui prend naissance dans l'Est marocain) et Aïn Tellout sont en crue, provoquant des inondations dans plusieurs centres de communes, qui font craindre le pire pour les agglomérations situées à proximité. Des habitations précaires à Kouduia et Rhiba se sont effondrées. Dans la commune des Beni Snouss, les responsables ont fait appel aux éléments de l'ANP pour secourir des habitants et évacuer ceux coincés entre les eaux. A Nâama, les intempéries survenues ces deux derniers jours ont provoqué, mercrediau matin, les débordements d'un oued vers l'un des grands quartiers de la ville. Les eaux, totalement bloquées par la ligne de chemin de fer, ont généré de graves inondations dans une centaine d'habitations. Plusieurs familles ont été isolées. L'association «El Kheir», en collaboration avec les éléments de la Protection civile, a pu tant bien que mal ravitailler en pain et autres aliments de première nécessité les familles en détresse. La Protection civile n'a pas pu résorber l'énorme et interminable quantité d'eau dans laquelle les habitations baignent.