Le Dr Fawzi Derrar met en garde contre le risque de l'arrivée d'un variant du coronavirus. «Le risque zéro n'existe pas», a-t-il averti. «La prudence est aujourd'hui de mise, bien que l'épidémie soit en déclin à travers le monde.» En attendant l'accélération du rythme de la vaccination contre la Covid-19 et son intensification à travers le pays pour arriver à atteindre l'immunité collective, les appels à la vigilance et au respect des mesures barrières se multiplient. Le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie et membre du comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, le Dr Fawzi Derrar, met en garde contre le risque de l'arrivée d'un variant du coronavirus. «Le risque zéro n'existe pas», a-t-il averti. «La prudence est aujourd'hui de mise, bien que l'épidémie soit en déclin à travers le monde. Ce qui n'écarte pas de nouveaux rebonds, comme cela a été constaté ailleurs, dans d'autres pays, notamment en Europe, provoqués par les variants britannique et sud-africain», précise le spécialiste en virologie. La diminution du nombre d'infections de la Covid-19 dans notre pays est obtenue, a-t-il signalé, grâce aux mesures de restriction mises en place depuis le début de l'épidémie, notamment la fermeture des frontières. Un avantage ayant permis, a-t-il expliqué, d'affaiblir l'ancienne souche du Sars-Cov-2, qui semble disparaître progressivement, et la diminution du nombre de cas au niveau mondial est aujourd'hui constatée. «L'arrivée de ces variants a activé la dynamique de l'épidémie dans ces pays, au moment des plus grands déconfinements, une situation épidémiologique favorable aux contaminations et leur accélération. C'est cela que nous devons éviter, pour ne pas retomber dans la même situation qu'en Europe, notamment en France, Allemagne et Espagne, où les variants sont en forte progression avec des taux de présence très importants», a-t-il souligné, en citant l'exemple de la Suisse, au contraire, qui semble être épargnée, «malgré l'arrivée du variant, pour le moment, parce que les mesures de restriction ont été maintenues». Le spécialiste en virologie n'écarte pas l'introduction d'un des variants, qui sont tout de même dangereux, dans notre pays. Pour lui, la situation épidémiologique en Algérie est «très enviée par de nombreux pays, car elle est l'une des meilleures dans le monde, avec un nombre de contaminations qui est en dessous des 200 cas par 24 heures et moins de 5 décès. C'est pourquoi nous insistons sur le respect des mesures barrières et le renforcement des contrôles sanitaires aux frontières pour justement éviter ces nouveaux variants, sachant que des vols aériens sont assurés pour les rapatriements à partir de pays où ces variants sont très actifs, alors que les restrictions sur certains secteurs aux grandes affluences ont été levées. Nous n'avons pas le droit au relâchement», a-t-il encore insisté. Il revient sur la stabilité de l'épidémie qui est un avantage pour aller vers son contrôle, sachant que les deux indicateurs essentiels permettant le suivi de l'épidémie – les taux d'admission en consultation, en réanimation et le taux de positivité – affichent des signaux verts. Vigilance «Le taux de positivité est actuellement de 20%, alors qu'il était de près de 45% il y a deux mois. Mais ce niveau n'empêche pas de rester vigilant et maintenir la surveillance à tous les niveaux», a-t-il recommandé. «Ces derniers jours, le nombre de RT/PCR de diagnostic réalisés par l'IPA ne dépasse pas les 130 prélèvements au niveau national. C'est très bien», a-t-il encore signalé. Justement en termes de surveillance du virus, qu'en est-il du séquençage génomique, le directeur de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) rassure qu'au niveau du laboratoire de Sidi Fredj, deux séquenceurs sont actuellement fonctionnels. «Des mutations du coronavirus ont été effectivement identifiées sur des RT/ PCR suspectes selon une stratégie de séquençage, mais qui n'ont pas un impact sur l'activité du virus. Il faut rappeler qu'une centaine de mutations sont identifiées sur le coronavirus, dont certaines réactivent le virus, comme les nouveaux variants, alors que d'autres n'ont aucun impact sur la circulation du virus. C'est le cas chez nous», a-t-il encore expliqué. Et d'insister sur le fait de maintenir la vigilance et «prévenir l'explosion de l'épidémie, d'autant que ces variants sont à craindre du fait de leur vitesse de propagation». La situation épidémiologique actuelle est, selon lui, propice pour accélérer la campagne de vaccination, car de prochains lots de vaccins seront réceptionnés d'ici la fin du mois en cours, dont le vaccin russe Sputnik V sur les 450 000 doses restantes, le vaccin chinois de Sinopharm près de 200 000 doses et 700 000 du vaccin d'AstraZeneca/Oxford dans le cadre du programme Covax. Par ailleurs, des négociations sont en cours avec le laboratoire Pfizer pour l'acquisition de quelques millions de doses de son vaccin développé avec BioNtech. Il est donc attendu près d'un million de doses de vaccins d'ici la fin du mois de février. «Une bonne quantité pour poursuivre la vaccination des personnels de santé et celle des personnes âgées et des malades chroniques», a-t-il estimé. A la question de savoir s'il y a une indication particulière pour la non-utilisation du vaccin d'AstraZeneca chez les personnes âgées de 65 ans et plus, comme cela a été décidé dans certains pays, le virologue affirme : «Assez de données sont aujourd'hui disponibles pour dire que ce vaccin est actif pour les personnes de la tranche d'âge au-delà de 65 ans. L'OMS a annoncé la semaine dernière l'homologation d'urgence de ce vaccin et les experts ont recommandé son utilisation pour limiter les formes graves et les décès.» En attendant, la plateforme pour la prise de RDV de vaccination serait sur le point d'être lancée au début de la semaine prochaine et les inscriptions au niveau des EPSP sont également ouvertes, a annoncé le Dr Fourar, porte-parole du comité scientifique et chargé de la campagne de vaccination. Rupture des médicaments radioactifs : Attente du renouvellement de l'accord du premier ministère Des malades atteints de cancer de la thyroïde et autres maladies relevant de la médecine nucléaire sont en attente depuis plusieurs mois de leurs traitements pour des séances de radiothérapie conduite par IRM, notamment. Ces médicaments radioactifs, dont la durée de vie est très réduite, utilisés également pour le diagnostic de métastases osseuses et autres pathologies cancéreuses ne sont plus disponibles au niveau des centres de médecine nucléaire. Le ministère de la Santé et la PCH sont en attente de l'accord du Premier ministère de la reconduction du gré à gré simple qui avait été signé par Ahmed Ouyahia, actuellement incarcéré, pour l'acquisition de ces médicaments, qui sont en cours d'acheminement, avons-nous appris. Leur dédouanement au pied de l'avion est prévu pour demain. D. K. Advertisements