Les fortes pluies qui se sont abattues sur la région du centre, mardi, ont provoqué des inondations dans certaines wilayas dont la capitale Alger. Pour le délégué national aux risques majeurs au ministère de l'Intérieur, le Dr Abdelhamid Afra, «les dernières précipitations qui ont atteint jusqu'à 50 millimètres par endroits et les inondations qui ont frappé certaines wilayas n'ont pas causé de dégâts à part l'obstruction de certaines routes et quelques voitures emportées par les crues», a-t-il affirmé. «Le changement climatique et les menaces majeures qui en découlent, est un phénomène transcontinental et n'est pas spécifique à l'Algérie et sa région», a encore déclaré le délégué national aux risques majeurs au ministère de l'Intérieur. Le Dr Abdelhamid Afra, qui était, hier mercredi, l'invité de la Radio nationale, a tenu à rappeler que «les pays qui pâtissent le plus du changement climatique sont justement ceux qui ne participent pas directement à ce phénomène qui fait peser un risque majeur sur la survie de la planète et de l'humanité», a-t-il souligné, ajoutant que cela «était également dû l'industrialisation effrénée de beaucoup de pays et l'utilisation des énergies fossiles comme le pétrole, le charbon ou le gaz, principale cause du réchauffement climatique». Parmi les conséquences du réchauffement climatique, le délégué national aux risques majeurs au ministère de l'Intérieur, a cité des phénomènes climatiques majeurs comme les inondations, la désertification, les feux de forêts, les vagues de froid et de chaleur», ajoutant que ces phénomènes «seront d'une plus grande acuité et d'une plus grande fréquence, outre l'apparition possible d'autres événements climatiques extrêmes», a-t-il prévenu. Après avoir procédé à ce constat alarmant, le Dr Abdelhamid Afra a expliqué que «le défi aujourd'hui est de s'adapter à ces phénomènes naturels en arrêtant un plan spécial pour y faire face», précisant que «le travail doit commencer avec un diagnostic des risques majeurs présents et à venir, le tout dans le cadre de La loi n° 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable». «Cette même loi définit quinze (15) risques majeurs dont le changement climatique», a encore indique l'invité de la Radio, «mais cette loi, promulguée en 2004 n'a jamais été appliquée sur le terrain pour plusieurs raisons dont la non-délimitation des responsabilités et la non-fixation des objectifs stratégiques», s'est-il désolé. «L'adoption du cadre de Sendai en 2015 a fait que cette loi, vieille de 18 ans est dépassée par le temps et les événements», a encore estimé le Dr Abdelhamid Afra, rappelant que «la nouvelle stratégie nationale doit reposer sur la gestion du risque lié à la catastrophe et non pas la catastrophe en elle-même». «L'anticipation, l'alerte précoce, la prévision et la prévention, restent les axes majeurs de la nouvelle politique de gestion des catastrophes naturelles», a expliqué l'invité de la Radio, précisant que «865 points noirs ont été recensés comme zones à risque en matière d'inondations et classées en fonction du seuil d'inondabilité à partir duquel le plan ORSEC est déclenché». Le Dr Abdelhamid Afra a, enfin, révélé qu'un groupe de travail a été installée au niveau du ministère de l'Intérieur en mai dernier, en vue de la révision de la loi 04-20 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable, sur la base des recommandations de la conférence nationale sur la stratégie nationale de prévention contre les risques majeurs, dont les travaux se sont tenus en mars dernier», a-t-il conclu.