Le budget annuel moyen consacré par l'Etat à la prévention et à la gestion des risques majeurs s'élève à 34 milliards de dinars, a indiqué samedi à Alger, le directeur de recherche, délégué national aux risques majeurs auprès du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et de l'Aménagement du Territoire, Hamid Afra Dans son intervention lors d'une conférence sur la stratégie de prévention et de gestion des risques majeurs, tenue sous le thème "vers une approche participative et inclusive", M. Afra a affirmé que ce montant est consacré à l'indemnisation des sinistrés et la réparation des pertes. A ce titre, il a cité trois principaux risques majeurs qui pèsent sur le pays à savoir les inondations, les séismes et les feux de forêts qui, en plus de milliers de morts et blessés, engendrent des pertes économiques colossales . Ce responsable a assuré toutefois que ces sommes seraient moins importantes si l'Etat prenait en charge gratuitement 50% de l'assurance de six millions de ménages. "La moitié des dépenses serait économisée puisque 50% restants aurait été pris en charge par les compagnies d'assurances", a-t-il argué. Dans le cadre de l'évaluation des pertes, M. Afra a cité les risques des feux de forêts: "Plus de 2,5 milliards de dinars de pertes et environ 35.000 d'hectares sont incendiés annuellement, a-t-il alerté. A ce propos, il a précisé que "les indemnisations des sinistrés ont atteint 800 millions de dinar en 2020". Pour M. Afra, les pertes causées par les incendies de forêts pourraient être minimisées avec la mise en place des moyens adéquats en faisant appel aux compétences locales pour économiser les coûts de prévention. 1 DA investi dans la prévention permet d'économiser 4 DA d'intervention A ce titre, il a affirmé, à titre illustratif, que le coût d'acquisition d'un drone d'alerte et de surveillance des feux de forêts est de 70 millions de dinars alors que son coût de production au niveau local ne dépasserait pas 10 millions de dinars. D'où l'intérêt, pour lui, d'encourager l'innovation et la recherche dans ce domaine. Ce même intervenant a insisté sur l'intérêt des études préalables pour prévenir le risque, en estimant que la prévention coûte beaucoup moins chère que l'intervention. "Un dinar investi dans la prévention permet d'économiser 4 dinars d'intervention", a-t-il assuré. Evoquant les pertes d'emploi provoquées par la catastrophe sanitaire de la pandémie du Covid19 en Algérie, M. Afra a fait état de "500.000 emplois directs perdus sans compter les pertes dans le circuit informel". Au terme de son intervention, M. Afra, a posé le problème de l'absence de textes d'application de la loi 2004 relative à la prévention des risques majeures et à la gestion des catastrophes. "Sur les 35 textes d'application prévus pour cette loi, quatre (4) quatre textes seulement ont été promulgués", a-t-il regretté, en estimant que les textes d'application permettraient de définir les responsabilités de chacun et d'instaurer une politique de prévention et de prévision effective contre les risques majeurs. Il a enfin rappelé que la loi 2004 a classifié dix risques majeurs principaux dont celui relatif aux risques climatiques qui se subdivise en six autres risques majeurs. "Au total 15 risques, dont les feux de forêts, les séismes, les risques industriels et les risques touchant à la santé humaine", a-t-il énuméré, estimant que chaque risque devrait en principe disposer d'un plan d'intervention.