Vendredi soir, l'équipe nationale nous a rendu une copie inverse à celle fournie à Marrakech en ce sens, qu'après une première mi-temps soporifique éclairée seulement par le sublime coup franc de Mahrez, les Verts ont retrouvé leurs repères et leur efficacité, en seconde période, grâce surtout, il faut le préciser, à deux de ses cadres, Mahrez et Slimani, auteurs de doublés. Dès que la composition a été rendue publique, on s'est rendu compte que Djamel Belmadi a pris tout le monde à contrepied en titularisant Feghouli et, dans la troisième demi-heure, Slimani alors que ces joueurs, blessés, devaient rester sur le banc. Un coup doublé puisque, outre les médias, il a dérouté le sélectionneur du Niger, Jean Michel Cavalli, qui misait sur sa connaissance du football algérien et de l'EN pour un éventuel exploit. L'objectivité nous oblige à reconnaître que les Verts ont été transparents en première mi-temps sur les plans de l'organisation générale et de la créativité. Et pourtant, le but inscrit par leur capitaine sur coup franc aurait dû les aider à retrouver leur jeu collectif. Pourquoi il en a été autrement ? Principalement à cause de l'apport nul des latéraux Atal et Fares, censés apporter le surnombre et offrir des appuis aux attaquants et, également, au nombre exagéré des rétro-passes qui ont permis aux Nigériens de contrer un adversaire pourtant supérieur dans tous les domaines. On ajoutera Zerrouki qui a évolué sur ce même registre. Par ailleurs, les Verts s'attendaient à être confrontés à une équipe nigérienne regroupée dans son camp. Il n'en fut rien, et cela a peut-être surpris nos Fennecs, ce qui a permis aux hommes de Cavalli de faire jeu égal dans la possession du ballon et des occasions. La seconde période a vu une équipe algérienne bien mieux organisée et plus dynamique, surtout au cours de la dernière demi-heure où elle a pressé son adversaire sur son périmètre. Il faut dire que les entrées de Belaili, Amoura, Zorgane et Boudaoui ont redonné du mordant à l'EN. Et les conséquences logiques ont suivi avec les deux réalisations de Slimani, portant annoncé non rétabli. Dans le rayon des satisfactions, il faudra citer, outre les joueurs susnommés, Benrahma, Mahrez et Atal sur sa deuxième mi-temps. A notre avis, Bedrane, Farès, Feghouli et Bounedjah sont passés à côté de leur sujet et risquent de retourner sur le banc des remplaçants. Ceci dit, et qu'on le veuille ou non, la contre-performance à Marrakech face au Burkina Faso a continué de trotter dans les têtes des Verts, surtout après la première mi-temps où ils avaient l'occasion de plier le match en leur faveur. Un sentiment de rachat animait donc vendredi soir nos représentants qui ont été critiqués. Tel est pourtant le tribut à payer pour une équipe championne d'Afrique, invaincue durant trois ans et, peut-être, envahie par un léger doute. Dans sa conférence de presse de jeudi, Djamel Belmadi semblait, quelque peu, soucieux par la série de blessures de plusieurs cadres. Il aurait aimé avoir sous la main un effectif plus étoffé pour réduire au maximum les conséquences de ces absences. Aussi, il attendait « une réponse » de ses poulains afin que l'EN conserve sa première place, fut-elle au goal-average face à un adversaire, certes à sa portée, mais qui pouvait la faire déjouer en adoptant une attitude résolument défensive. Les Nigériens avaient un atout dans leur manche avec la présence sur le banc de Jean Michel Cavalli, qui connaît bien le football algérien et l'équipe nationale. Aussi, conscient de cette situation, Belmadi, dont on dit qu'il est plutôt du genre conservateur, a été contraint de procéder à des remaniements en défense et en attaque. Ses meilleures initiatives, c'est d'avoir lancé en seconde période Belaili, Amoura, Boudaoui et Zorgane. Ces jeunes ont apporté un dynamisme prometteur face il est vrai, à des Nigériens physiquement au bout du rouleau après leur excellente première période. Avec Amoura par exemple, Belmadi peut tourner désormais la page Delort. Le Niçois a pris une décision dont l'ex-Sétifien va bénéficier à l'avenir, car il a conquis par son jeu vertical et son absence de complexes. Avec à ses côtés un modèle à suivre, Islam Slimani, il est appelé à progresser de façon spectaculaire. Assis sur le banc, Bensebaini et Benlamri ont eu la nette impression que leurs places ne sont pas menacées. A présent, il faudra se remobiliser en vue du match retour qui ne ressemblera pas à celui livré vendredi au stade Mustapha Tchaker.