Le Dr Mohamed Yousfi, président de la Société algérienne d'infectiologie (SAI), a recommandé l'obligation du pass vaccinal à la frontière, notamment avec la détection du nouveau variant «Omicron» dans certains pays. Dans une déclaration faite à notre journal, le Dr Yousfi a précisé que plusieurs pays ont déjà exigé le pass vaccinal pour les voyageurs qui entrent à bord des avions, des navires ou à travers d'autres moyens de transport. Avec dit-il un test PCR négatif de moins de 36 heures au lieu de 72 heures, avant l'entrée dans le pays. Et de faire un dépistage une seconde fois à l'arrivée en Algérie via un test antigénique «chose qui se fait déjà». Pour le Dr Yousfi, «c'est la moindre des choses, avec bien évidemment une rigueur absolue de contrôle et du respect des mesures barrières au niveau des ports et aéroports, et ce en attendant les informations et les précisions émanant des spécialistes autour du comportement et des caractéristiques exactes de ce nouveau variant». Il dira qu'en tant que professionnel et chef de service des maladies infectieuses à l'EPH de Boufarik, «nous suivons de près la situation épidémiologique dans le monde, il y a cette nouvelle relative à l'apparition de nouveau variant Omicron». «On ne doit pas se précipiter ou céder à la panique, les spécialistes sont en train de travailler, dans les prochains jours et selon l'Organisation mondiale de la santé, on aura plus d'informations et de précisions pour ce nouveau variant par rapport à la vitesse de propagation, mais aussi par rapport à sa virulence, comparativement au variant Delta», explique-t-il en soulignant qu'«une fois qu'on aura plus d'informations on pourra envisager d'autres mesures de protection». On doit pour le moment appliquer ce qu'on a entre les mains, dit-il. Le Dr Yousfi a mis en garde contre tout relâchement en termes de mesures de prévention, en précisant qu'avant la détection de cas du nouveau variant Omicron, on est déjà dans la quatrième vague. Et de préciser : «On commence progressivement depuis quelques semaines, on est en plein dedans, on était à 10%, on est aujourd'hui entre 20 à 25%, on a plus de lits occupés, plus de malades, ça évolue progressivement, c'est exactement ce qui s'est passé dans la deuxième et troisième vagues». «Cette situation était prévisible avec l'abandon presque total des mesures barrières et le refus et la réticence à la vaccination», regrette-t-il. Le Dr Yousfi insiste sur la nécessité d'augmenter la cadence de la vaccination et les taux de couverture vaccinale. On est seulement à 25% de taux de vaccination, alors que l'objectif pour une immunité collective est de 80%. «On est encore très loin, pourtant les vaccins sont disponibles en quantité suffisante», dit-il. Pour les plus réticents, il précise que c'est prouvé actuellement «lors de la dernière vague, l'écrasante majorité des décès étaient des personnes non vaccinées que ce soit dans notre pays ou ailleurs». Et de préciser que «dans les pays développés qui font aujourd'hui face à la cinquième vague, selon leurs statistiques, 95% des personnes en réanimation sont des non-vaccinés, sachant que le but des vaccins est d'éviter les formes graves et non pas l'infection en elle-même». Le Dr Yousfi précise que la problématique relative à la remise en cause de l'efficacité du vaccin et ses rappels n'a aucune logique : «les rappels vaccinaux pour d'autres maladies ont toujours existé». Et de prévenir: «on restera dans les variants tant que cette couverture vaccinale n'est pas étendue au niveau mondial par ce qu'il y a le pays et le monde, si le dernier variant est sorti d'Afrique du Sud par ce qu'il y a un faible taux de couverture vaccinale et avec un non-respect des mesures barrières, c'était pratiquement la même chose pour le Delta indien».