Depuis dix jours, les transporteurs de bus des voyageurs de la gare «Bahia» assurant l'inter wilayas et desservant les cinq destinations : Tiaret, Mostaganem, Sidi Bel-Abbès, Relizane et Saida sont toujours en grève. Un débrayage qui a fini par exaspérer des milliers d'usagers qui se retrouvent livrés à eux mêmes. En cette période de vacances d'hiver, la situation s'est corsée pour de nombreuses familles habituées à se déplacer à Oran et dans d'autres villes de l'ouest du pays. Des usagers rencontrés qualifient cette grève d'une véritable paralysie puisque le transport par autobus arrange les petites bourses et surtout les familles nombreuses. Certains se sont vus contraints de prendre plusieurs correspondances pour arriver à bon port. En l'absence de transport de bus des voyageurs, plusieurs clandestins ont saisi l'occasion surtout en cette période de fin d'année pour imposer leur diktat et appliquer des prix hors portée. Parmi les voyageurs, des patients appelés à effectuer des contrôles médicaux ou carrément des malades contraints de se déplacer jusqu'à Oran pour des interventions chirurgicales. Les usagers pénalisés par cette grève souhaitent que des solutions soient apportées afin de régler ce problème et que le transport reprenne de nouveau. Pour leur part, les transporteurs assurant ces liaisons sont toujours en colère et poursuivent leur débrayage. Ils refusent tout transfert vers la nouvelle gare de Hai Es Sabah, tel que stipulé par le nouvel arrêté mis en vigueur depuis une dizaine de jours. Selon les concernés, ce transfert n'arrange ni les usagers ni les transporteurs en raison de l'emplacement de la nouvelle gare et également de l'éloignement. Pour convaincre les exploitants de ces lignes à rallier la nouvelle gare, un barrage de police a été installé à l'entrée de la gare routière «El Bahia» pour obliger les bus de voyageurs de rejoindre la station Es Sabah. Même les cartes horaires ont été également retirées aux transporteurs pour apporter les nouvelles modifications ce qui souligne clairement que la délocalisation est effective explique-t-on. Ils précisent que cette décision va chambouler toute l'organisation de cette gare destinée initialement au transport inter wilayas. Ils réclament dans ce registre une seule gare pour tous les transporteurs de bus comme c'est le cas à Alger. D'autre part, les différents syndicats affirment ne pas avoir été concertés quant à ce transfert et aucune copie de l'arrêté ne leur a été fournie. Tout en explicitant l'important travail qui a été mené depuis leur délocalisation des anciennes gares routières d'El Hamri et Yaghmoracène vers celle d'El Bahia, les protestataires rappellent que les autorités locales ont toujours opté pour une seule gare qui abritera les destinations de l'Ouest, du Centre, de l'Est et du Sud. Ils mettent en avant les capacités d'accueil de la gare routière «El Bahia» et son meilleur emplacement puisqu'elle est desservie par des bus urbains et aussi des taxis, au grand soulagement des usagers. Face à cet état de fait, les transporteurs des minibus assurant la liaison entre Oran - Arzew et Gdyel appréhendent pour leur part une telle mesure les concernant. Ces derniers ont toujours refusé leur transfert vers la gare routière de Hai es Sabah et sont toujours domiciliés à El Morchid. Par ailleurs, des sources responsables précisent que l'arrêté de transfert sera appliqué conformément aux directives du wali d'Oran. La wilaya s'apprête à accueillir les Jeux méditerranéens, dans quelques mois et l'organisation du secteur des Transports figure parmi les priorités des pouvoirs publics, ajoute-ton.