Le dossier automobile, une des préoccupations des citoyens, bloqué depuis plusieurs mois par une recherche des voies et moyens pour joindre l'utile à l'agréable, en l'occurrence asseoir une véritable industrie dans ce domaine, avec un taux d'intégration à hauteur de 30%, devrait voir le bout du tunnel au début de l'année 2022. Il n'y a qu'à voir la flambée inédite des devises sur le marché noir pour y croire (un euro s'échange à 251 dinars à la vente). Selon les nouvelles déclarations, hier, du ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, un comité s'attelle actuellement à mettre en place un plan stratégique concernant le cahier des charges automobile. Une stratégie qui sera claire, comme l'a ordonné le Président de la République, basée sur une véritable industrie qui permettrait au pays de sortir de l'importation, ajoute-t-il à ce propos. Citant à l'exemple « la fermeture, hier, du plus grand complexe d'Espagne », le ministre de l'Industrie a déclaré dans ce cadre que la commission qui a été mise en place étudie soigneusement la stratégie en question. Sans avancer une date précise quant à la mise au point de cette stratégie, qu' «on cherche à concrétiser dans les délais les plus proches», le ministre signale sur ce plan que « nous ferons une annonce concernant la stratégie de l'industrie automobile ainsi que le cahier de charges spécifiques pour chaque branche connexe ». « Parce que même le ministère des Transports a besoin d'un parc et de moyens », a-t-il déclaré. Le ministre de l'Industrie avait auparavant assuré que 2022 serait l'année de l'affranchissement du dossier d'importation de voitures, affirmant à ce propos que l'octroi des agréments aux concessionnaires pour l'importation de voitures sera immédiat. Pour rappel, le chef de l'Etat avait ordonné lors d'un récent Conseil les ministres, la révision « immédiate » du cahier de charges fixant les conditions d'importation des véhicules et l'accélération de l'annonce des concessionnaires agréés. Il s'agit, indique le ministre, de simplifier les procédures pour les opérateurs et d'éliminer les obstacles précédents, telle que la bureaucratie. M. Zeghdar a également révélé que plus de 66 opérateurs ont déposé le dossier de montage de voitures auprès de son secteur, dont certains ont été rejetés et d'autres avec des réserves. Le nouveau cahier des charges, qui sera fin prêt à la fin du mois de janvier 2022, contrairement à ce qu'il en était auparavant où les mêmes conditions étaient retenues pour les véhicules touristiques et les bus, étudiera chaque catégorie à part, avec une plus grande flexibilité pour garder la qualité des véhicules. De toute façon, révèle le ministre, le nouveau cahier de charges sera simplifié et prendra en considération le service après-vente, comme l'a ordonné le Président de la République, a-t-il rappelé. Dans ce même contexte, notons que le Premier ministre a approuvé trois amendements introduits par le ministère de l'Industrie sur le cahier des charges, à savoir la levée de la décision de réserver l'activité de concessionnaires automobiles aux seules sociétés commerciales, dont le capital social est monopolisé par les opérateurs nationaux résidents, la levée du système de quota dans l'importation de véhicules et la levée de l'interdiction d'importation des véhicules dont la cylindrée est inférieure à 1.6 litre. Lesquelles modifications, selon la correspondance envoyée dans ce contexte au ministère de l'industrie, répondent aux obligations internationales de l'Algérie, notamment en ce qui concerne le dossier de partenariat avec l'Union européenne. De leur côté, le groupement des associations des concessionnaires automobiles ont affiché leur étonnement face à la décision de modification du cahier des charges relatif à l'importation de voitures pour la troisième fois, dans le but d'inclure les services après-vente et de garantie, qui, selon eux, étaient abordés dans les précédents cahier de charges de 2020 et mai 2021, qui traitaient tous de ces points à travers 11 articles, les articles 19 à 24, les articles 5 à 7 et les articles 29 et 30 également. Tout en appréciant la décision du président de la République d'accélérer la libération de l'accréditation des agents d'importation, les concessionnaires ont demandé au comité technique du ministère de l'Industrie d'étudier 8 dossiers en recours, de leur accorder une approbation immédiate après avoir rempli les conditions précédemment demandées par le comité. Soulignant que l'absence de véhicules neufs et de pièces de rechange sur le marché depuis cinq ans a créé une crise aiguë et provoqué une flambée des prix.