Un projet de réhabilitation et de réparation du téléphérique d'Oran a été relancé après un arrêt de près de neuf ans, a-t-on appris, lundi, du directeur local des Transports, Tahar Hakkas. Le projet, relancé la fin de l'année dernière, prévoit des travaux de génie civil confiés à une entreprise nationale de sous-traitance en charge de la réhabilitation de trois stations par câbles aériens et de leur extension, dont la principale est située en milieu urbain à Haï Ennasr (ex Derb), pour desservir Haï Es-Sanaouber (ex Planteurs) reliant les hauteurs du mont Murdjadjo, en plus de la construction de 11 poteaux comme supports aux télécabines, a indiqué, à l'APS, M. Hakkas. Après l'achèvement des travaux de réhabilitation des stations, il sera procédé, dans une seconde étape, à la pose de câbles ainsi que la mise en place des équipements nécessaires à la finalisation du projet, dont la réception est prévue avant la fin du premier semestre 2022, a ajouté le responsable, faisant observer que les efforts sont mobilisés pour le livrer avant le début de la 19ème édition des Jeux Méditerranéens prévue l'été prochain, à Oran. Le coût global de l'opération, dont le taux d'avancement des travaux a atteint 55%, est estimé à plus de 1,45 milliard de DA, a-t-on poursuivi. Les travaux comportent la réhabilitation et la réparation du téléphérique d'Oran, qui sera intégré au réseau de transport urbain collectif, ce qui en plus doit offrir une dimension esthétique à la ville en donnant accès à des sites paysagers, assurera une desserte en toute sécurité et confort garanti aux passagers. En outre, il permet aux usagers de réduire la pression exercée sur l'axe routier reliant le centre-ville à ce site. Ce moyen de transport moderne, qui s'étend sur une longueur de 1.900 m totalisant, 36 télécabines de 8 places chacune, permettant de transporter près de 1.200 passagers par heure, a souligné Tahar Hakkas. Il y a quelques jours, le ministère des Transports avait donné son aval pour la relance des travaux de mise à niveau du téléphérique d'Oran. Une semaine après la visite du ministre des Transports à Oran, une enveloppe de 120 milliards a été dégagée par la tutelle pour l'entame des travaux par une entreprise suisse. Selon les services de la wilaya, le ministre avait effectué une visite inopinée au projet de réhabilitation du téléphérique du mont Murdjadjo, à l'arrêt depuis 2011, à cause de la vétusté de ses équipements et de pannes répétitives. Ce projet comporte le renouvellement des équipements internes et externes. Selon nos interlocuteurs, le ministre avait insisté sur la relance des travaux et instruit les services concernés pour l'estimation du coût des travaux et d'adresser un dossier aux services du ministère. Grâce à ce projet, Oran aura son nouveau téléphérique de technologie moderne où la nouveauté concerne tous les équipements (cabines, câbles, lignes, ). La ville d'Oran ne dispose pas actuellement d'un téléphérique après le démantèlement de l'ancien dont les cabines ne supportaient que 6 places nécessitant une réhabilitation technologique. Le redémarrage du téléphérique d'Oran pourra permettre de développer des structures d'accueil, de détente et de loisirs sur le plateau du Murdjadjo, pour les familles oranaises et notamment pour les touristes. A l'arrêt depuis plusieurs années, les stations du téléphérique d'Oran sont devenues victimes d'actes de vandalisme. Celle des Planteurs est la plus touchée. Cette situation prévaut aussi aux deux autres stations du téléphérique d'Oran, mais à un degré moindre. Les problèmes de câblages avaient poussé à l'arrêt du téléphérique d'Oran, il y a plus de 5 ans. Les câbles devaient être renouvelés pour un montant de 17 millions de DA ; le dossier a été transmis à la wilaya pour étude et approbation, mais depuis rien n'a vu le jour pour cause qu'aucune décision n'a été prise poussant ainsi les choses à aller vers un abandon des équipements et devenir la proie au pillage et la destruction. Le téléphérique d'Oran a vu le jour durant les années 1980. Il a, de tout temps, fait partie intégrante de la ville, c'est son cachet, son histoire aussi. Pour beaucoup, le téléphérique était un symbole de la ville rappelant ainsi un certain passé, il était plus qu'une affaire de simple service public de transport. Ayant fait l'objet d'un acte de sabotage terroriste, son câble a explosé en plein ciel de Sidi El Houari, en 1992. Et depuis ses cabines sont restées plombées dans le ciel, aucun n'a songé à leur réfection vu la situation sécuritaire qui ne le permettait pas. Plusieurs autres cabines ont été clouées dans les terminaux de Bendaoud, ex-Magenta. La décennie noire passée, les responsables locaux songeaient à sa remise sur câbles. Un premier fonds de 24 milliards de centimes a été dégagé, 10 milliards sur un fonds communal et le reste sur le budget de la wilaya. En août 2007, le coup d'envoi officiel du transport par câbles a été donné pompeusement par l'ex président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Peu de temps après, le téléphérique a été de nouveau saccagé et vandalisé, voire saboté dans le sillage des protestations populaires menées par les habitants des quartiers des Planteurs, Sidi El Houari et Derb, revendiquant leur droit au logement social. En 2015, une société suisse, ayant pris le projet en marche en 2015, s'est, selon des indiscrétions, lancée dans des travaux en commençant par le déboulonnement des anciennes installations, poteaux et anciennes cabines. La même entreprise étrangère s'est fixée un délai de 15 mois pour la remise à l'état neuf du téléphérique. Du coup et sans aucune explication avancée jusque-là, des problèmes administratifs surgissent bloquant ainsi le projet au grand dam des admirateurs survolant le vieil Oran par câbles.